Se détendre, voilà, il fallait qu'il se détende. Qu'il pense un peu à lui, qu'il pense à autre chose qu'à ce petit détail, ce petit problème qui avait fait de sa vie un désastre. L'amour rend heureux dit on, pff, tu parles. Depuis l'arrivé il y avait peu de Eiko à Pluie d'automne, le jeune homme n'avait pas fait grand chose. Il était resté enfermé dans sa chambre, ou à la bibliothèque. Il n'était pas vraiment un grand amateur de travail, mais lorsqu'il était dans cet état il s'y mettait à coeur joie. Histoire d'oublier, ou plutôt de ne pas trop penser. Résultat il n'avait eut que des notes excellentes. Comme il pouvait avoir des notes désastreuses dans très peu de temps si son humeur changeait. Il n'était pas maître de ses sentiments mais ses sentiments étaient maître de lui. Donc aujourd'hui, après-midi de libre, Myuca avait poussé Eiko à sortir un peu. Il n'avait pas eut le temps de se faire vraiment des amis, même s'il appréciait beaucoup Gabriel, qu'il avait rencontré il y avait une ou deux semaines et avec qui il aime bien discuter. Il avait néanmoins préféré aller se promener seul, d'abord parce qu'il ne pensait pas franchement que Gabriel appréciait de suivre Eiko dans sa course aux magasins, et puis aussi parce qu'il avait un peu besoin d'être seul, pour faire un peu de vide dans sa tête.
Il avait prit le bus, en prenant bien garde de regarder cent fois pour ne pas se tromper, et avait trouvé le centre ville en un petit quart d'heure de trajet. L'école était vraiment bien placée, c'était une chance. Son ancien pensionnat était plus loin, il ne pouvait pas conséquent pas venir très souvent en ville, il se contentait de ville plus petites mais plus proche. Il connaissait donc un peu Kyoto, les grandes avenues pour faire simple. Il prit Myuca dans ses bras et se mit à flâner, un petit sourire aux lèvres. Il évitait soigneusement le regard des gens, il était bien trop timide pour les croiser, il préférait encore baisser les yeux. Pourtant il était très loin de passer inaperçu, il en avait conscience. Il aurait très put faire en sorte d'être transparent, mais sa timidité trop grande le rendait déjà assez malade comme ça, et il s'obstinait à garder le look qui lui plaisait. Même si ses cheveux étaient très long, et qu'il avait une apparence androgyne, il s'en fichait. Le haut de ses cheveux étaient remontés comme d'ordinaire en une petite queue de cheval qui lui allait bien, il était habillé simplement, mais avec goût. Il adorait faire les boutiques, mais ayant de petits moyens il évitait les grosses dépenses. Il fit quelque magasins et s'acheta un pull, ainsi que quelque petits accessoires. Une heure et demi plus tard il décida d'aller voir les livres, il en avait besoin pour l'école. Il se dirigea vers une célèbre librairie et trouva le rayon scolaire.
« Eiko? »
Il sursauta, et se retourna. Son teint pâli. Évidemment. Quel était le plus grand hasard? Pourquoi lui? Pourquoi ici? Il n'allait presque jamais en ville! Et il fallait qu'il vienne aujourd'hui précisément, et en plus qu'il lui parle. Si ça se trouve il ne l'aurait même pas remarqué. Sauf que maintenant, il était devant lui. Son ex était toujours aussi beau, il avait toujours les yeux aussi bleu. S'en était effrayant. Il réalisa à quel point il lui avait manqué, plus qu'il ne l'avait imaginé. Eiko le regarda, un air triste dans le regard, qu'il détourna ensuite. Puis il se retourna vers les livres, espérant qu'il partirait. Il se contenta de lui répondre un petit « Bonjours. » Il pria pour que ça lui suffise, et il l'espéra fort, parce qu'il ne répondit tout d'abord pas. Puis il revint à l'attaque. Le jeune homme crispa se main sur son manteau. Pourquoi lui parlait il? Pourquoi ne le laissait il pas en paix alors qu'ils c'étaient fait tellement souffrir?
« Seulement bonjours? On passe de amant à étranger alors?
_Oui. C'est mieux. Vas t'en s'il te plais. Et puis d'abord qu'est ce que tu fais ici?
_Je commande les bouquins pour mes élèves. Je suis prof je te rappel.
_Ca va merci.
_Tu n'as pas envi de parler par hasard?
_Parler? Pour dire quoi encore?
_Je sais pas. Tu sais, comment tu vas, si tu t'intègres dans ton école, ce genre de choses.
_Pas besoin de parler. Sa va super. Au revoir.
_Ok, si tu le prends comme ça.
_Quelle délicatesse de ta part de me demandez comment je vais, merci, franchement!
_Tu fais chier Eiko, c'est toi qui es partis.
_Oui et pour se que je vois je sais que j'ai eus raison! »
Le jeune homme décida de laisser tomber les bouquins, tant pis, il les achèteraient une prochaine fois. Il ramassa son sac et parti à grands pas vers la sortie, Myuca sur les talons. Il était sur la défensive, il le savait bien. Mais il ne voulait surtout pas parler, retomber, recommencer. Ca allait finir par les détruire, et jamais plus il ne voulait revivre ça. Jamais. Il allait malheureusement trop vite pour son petit daemon, il se pencha pour le prendre dans ses bras, histoire de fuir plus rapidement. Mais Jasper qui avait la chance notable d'avoir pour daemon un chien les rattrapa rapidement. Il souriait, Eiko sut immédiatement pourquoi. Dans la rue ce salop savait qu'il n'oserait jamais lui gueuler dessus. Il sentit qu'il lui prenait le bras, il se stoppa, paralysé par la peur que les gens ne les regarde.
« Bon. Tu veux bien discuter maintenant? Je te pais un chocolat, il fait froid. Dans notre café, ok?
_Non. Y a pas de chocolat, ni de notre café.
_Tu veux plus du tout me revoir alors? Tu coupes les ponts après tout se qu'on a vécut?
_Pour l'instant oui. Plus tard peut être qu'on ira boire un chocolat.
_Quoi, t'as peur de retomber?
_Bien sur que oui. Lâches moi.
_Ah non, pas après se que tu viens de dire, désolé. Je te force s'il faut.
_Lâches moi. Lâches moi je te dis!! »
Eiko pâlit. Il avait parlé un peu trop fort. Et en se dégageant de Jasper il avait fait tomber le sac d'un jeune homme de ses mains. Il rougit jusqu'aux oreilles, totalement désemparé. Il jeta un regard noir à Jasper et se dépêcha de se pencher pour le ramasser. Il le tendit au garçon en rougissant.
« Je...Je suis vraiment désolé. Je ne sais pas comment me faire pardonner, je... »
Il entendit le petit rire exaspéré de Jasper derrière lui. Il avait toujours eut horreur de le voir ainsi, mais il oubliait certainement qu'il trouvait ça mignon, avant. De toutes façons peu importait, ils n'étaient définitivement plus ensemble. Eiko regardait le jeune homme avec un air désolé, et lui tendit son sac en rougissant. Oh non, c'était horrible...