Au nom de la rose [pv:Sakura Miwa]

Akimi était debout sous l’arbre et regardait Sakura qui se relevait un peu hébétée. Ce devait être la première fois que la demoiselle faisait un saut dans le vide pour atterrir dans la nature. Ou plutôt dans un élément non-aqueux. L’élève s’épousseta machinalement, ce geste était inutile puisqu’Aki avait crée une mousse de première qualité. Le professeur était en était d’ailleurs un peu fatigué. Elle restait pourtant très fière de sa sortie qu’elle trouvait particulièrement théâtrale. Sakura vint finalement la rejoindre pour échapper au regard menaçant du prof dont on-ne-connaît-pas-le-nom.
La prof de théâtre dénoua ses cheveux sans faire appel à sa magie. Une légère brise soufflait sur le parc et ses cheveux voletaient doucement, au même rythme que la chevelure rousse de son élève.
Ashigaru sourit à son élève (sourire n°2 : le rassurant) :
-Ça va ? Tu n’as pas eu trop peur ?
Elle marmonna ensuite en anglais, les insultes japonaises lui venant moins fréquemment.
-What a bloody bastard!
C’était vrai nom d’un chien! Ce prof lui avait gâché tout un après midi à lézarder sur le toit et en plus elle allait devoir subir une autre engeulade chez son supérieur.
Le parfum du buisson de roses rouges commença à calmer Akimi. Elle se dit alors qu’elle manquait de politesse. Elle avait presque kidnappé son élève, lui avait certainement flanqué la frousse et jurait comme un charretier. Ses pommettes s’empourprèrent.
-Euh... Je suis navrée, je vais m’exprimer plus correctement.
Et malgré la fatigue, Akimi tendit la main vers le sol et fit pousser une rose orange aux bords bleu. Elle la coupa délicatement et la tendit à Sakura. Lui offrir une fleur de cerisier aurait été plus poétique mais Akimi n’aimait pas modifier la couleur de ces fleurs. En fait, elle en faisait pousser très rarement. Ce genre de fleur lui semblait trop belle pour elle, trop irréelle. Sans doute parce que cet arbre lui faisait penser au mariage et que le sien n’avait pas marché. Il y avait de quoi faire une intéressante psychanalyse.
Sakura tendit prudemment la main vers la fleur, par peur de se piquer aux épines. Là encore elle n’avait rien à craindre, la rose en était dépourvue. Akimi avait beau avoir le pouvoir de la terre elle modifiait souvent la nature. Elle ne savait pas si c’était bien ou mal.
-Une rose sans épine, c’est mieux ou moins bien qu’une rose épineuse ?
Silence.
-Les femmes fatales sont belles entre autre parce qu’elles sont dangereuses. Il en va sans doute de même pour les roses, non ?
Un autre silence.
-Pardon. Je vieilli. Que veux-tu que nous fassions ? On se promène ? On discute ? Ne t’inquiète pas je sais parler sans philosopher ! Veux-tu un peu de café ?
Comme pour saluer sa dernière phrase, un coup de vent parfumé déplaça son thermos près de sa main droite.

Sakura se releva, un peu choquée par ce qu'il venait de se passer. Elle avait été surprise par ce que la professeur avait fait, mais elle avait confiance en Akimi Ashigaru et elle savait qu'elle ne risquait rien en compagnie de cette professeur. Une fois relevée, elle s'épousseta légèrement, bien que ce ne fût pas absolument nécessaire, uniquement pour se rassurer elle-même et se redonner une contenance. Sakura n'était pas bien certaine de la marche à suivre à présent et elle se contenta de faire confiance à sa professeur pour reprendre le contrôle de la situation. Elle s'en rapprocha donc en espérant que l'enseignante la rassurerait et elle le fit effectivement en lui demandant si elle n'était pas trop effrayée.

"Non… ça va ! Mais je trouve cette personne bien injuste."

L'enseignante marmonna des insultes en direction de l'autre enseignant qui, apparemment, n'avait nullement l'intention de revenir sur ses odieux propos. Elle s'excusa ensuite auprès de Sakura qui n'en voulait absolument pas à son professeur de dire à sa manière ce que Sakura venait de dire à sa manière à elle. Pour la mettre en confiance, Akimi Ashigaru lui offrit une rose. Sakura était réticente à la prendre pour ne pas se piquer avec les épines, mais elle s'aperçut bien vite que la rose n'en portait pas. Elle était impressionnée par le talent de son professeur de théâtre. La professeur se mit à philosopher sur le sens de la vie, ce qui fit sourire Sakura.

"Moi, ça ne m'embête pas de philosopjer, vous savez. Par contre, je ne prends pas de café, je n'aime pas ça, je suis désolée. Mais on peut marcher aussi, sinon !"