Du noir. Tout était noir, partout. Le plafond, les murs et le sol confondus. On ne voyait pas la différence entre chaque. Peut être même que ce n’était pas du noir, mais du vide. Le néant, rien à portée de main, rien à voir. Mael se tenait au milieu, si l’on pouvait dire qu’il y en avait un, debout, sa daemon Saphistra à ses côtés, un air tout aussi désorienté que le sien. Communiquant par la pensée, leur moyen habituel, ils se questionnaient sur ce qu’ils faisaient là et ce qu’il se passait. Aucun n’en avait la moindre idée. Ne rien voir leur donnait l’impression d’être aveugles. Bien qu’ils ne voyaient pas le sol, le sentir sous leurs pieds leur conformait qu’il y en avait bel et bien un. Ils avançaient à pas prudents, tentant de percevoir un quelconque objet, lumière. Toujours en continuant tout droit, jamais ils ne se heurtaient à un mur ou quoi que ce soit ; jamais ils ne tombaient dans un trou ou quoi que ce soit d’autre. Le silence qui régnait tout autour était troublant, angoissant. Plus le temps passait, plus l’homme et son daemon paniquaient, jusqu’à ce que...
Mael se réveilla en sursaut, se retrouvant assis sur son lit, des gouttes de sueur perlant sur son front, légèrement essoufflé. Saphistra s’était réveillée en même temps, dans le même état que son humain. Le temps de reprendre ses esprits et se rendre compte que ce n’était qu’un mauvais rêve qu’ils venaient de faire, il se passa bien quelques dizaines de secondes avant que l’un ou l’autre ne réagisse. Mael porta le regard vers son radio réveil, qui affichait 11h pétantes. Il fut étonné qu’il soit si tard, et qu’il n’ait pas été réveillé par la luminosité apportée par le soleil depuis à présent quelques heures. Mais bon, ce n’était pas bien grave, de toute façon c’était samedi, et il ne travaillait pas ce jour là, il avait donc tout son temps, et une grasse matinée n’était pas de refus, de temps en temps.
Il se leva, marchant d’un pas peu sûr en direction de la cuisine, Saph restant là où elle était, poussant la fainéantise jusqu’au bout. Il se servi dans la corbeille de fruits, puis s’installa dans le canapé le temps de se « restaurer », la tv allumée. Il se mit à zapper, sans rien trouver de bien intéressant, malgré le nombre de chaines auxquelles il avait accès. Puis il finit par trouver quelque chose, et resta planta là un bon moment. Saph finit par le rejoindre, s’ennuyant toute seule dans son coin, et en manque de câlins. Elle ronronnait, se hissant sur le canapé et s’allongeant de tout son long dessus, la tête posée sur les genoux de Mael.
Le temps passait, et tous deux étaient toujours affalés sur le canapé deux heures plus tard. Mael s’étira, éteignant la TV, puis se leva sans prêter attention aux protestations de Saph, se rendant compte qu’il n’avait pas encore mangé. Et il n’avait rien de bien intéressant dans les placards ou le frigo. Il décida d’aller en ville, il trouverait forcément quelque chose, et puis ça lui changerai les idées. Il prit donc l minimum nécessaire pour une excursion en dehors, à savoir sa veste, parce qu’il faisait frais, ces temps ci, et son porte monnaie, sans quoi il ne pourrait rien s’acheter.
Se retrouvant dans la rue, toujours accompagné Saph qui ne le quittait pas d’une semelle quand il sortait ainsi, il marchait tranquillement, parcourant du regard les différents endroits où il serait susceptible qu’il trouve quelque chose. Il trouva son bonheur dans une sandwicherie du coin, et reparti, dégustant son mets en marchant. Il laissait ses pas le guider, jusqu’à ce qu’il se retrouve non loin d’un bâtiment qui bien sûr ne lui était pas inconnu, mais dans lequel il n’avait jamais été. Il s’agissait d’un aquarium, qui avait beaucoup de succès dans la région.
Il prit alors la décision d’aller y faire un tour. C’était souvent le cas : quand il y a quelque chose à voir près de chez soi, on y va pas, alors que tous les touristes y vont. Et puis au moins ça lui ferait passer le temps. Il paya son entrée, trouvant celle-ci un pu chère ; il y avait intérêt à ce que le contenu de cet aquarium en vaille le coup. Ce qui s’avéra être le cas. Bien qu’il passait sas vraiment s’arrêter devant la plupart des bassins, il se sentait bien dans cet univers, bien que n’aimait pas tellement la présence des autres visiteurs. Au bout de quelques bassins, il se retrouva devant un grand, où nageaient plusieurs phoques à toute vitesse, passant juste devant les visiteurs comme pour les narguer. Mael resta planté là, à les contempler, fasciner par ces bêtes qui pourtant ne ressemblaient pas à grand-chose comme ça, juste une masse qui filait à toute allure dans l’eau....
Ven 3 Oct - 1:41