Comment remonter le moral d'un inconnu, simplement et facilement? Contactez Akemi ! [PV Gabriel]

Gabriel, après avoir déposé sa valise et avoir dormi deux bonnes heures dans la chambre d'internat -Il fallait bien tester le lit! S'aurait été criminel de partir en déposant simplement ces affaires..!- descendit les marches, se frottant les yeux. Cela commençait à devenir une véritable manie. S'il continuait à se rythme, ne resterais de ses yeux que deux cratères sanguinolents. Ho, heureuse perspective... Zéphyr ne commenta pas le fil des pensées de son compagnon, trouvant que ça volait décidément trop bas à son gout.

*Tu es bien sûr que tu n'avais pas cours?*

"Non. Si j'avais cours, tant pis"

Ceci dit d'un ton plat. et monocorde, moitié endormi. C'est sans intérêt... Cours, pas cours, à quoi cela rime-t-il? Il marchait le long des couloirs, regardant à travers les grandes fenêtres sculptées, ouvragées et mêlées à l'architecture du lieu, et la beauté du lieu le frappa une nouvelle fois en plein visage. Son coeur se mit à battre plus vite qu'il n'aurait dû, il se sentit oppressé. Il lui fallait sortir. Chaque fenêtre semblait être un appel vivant vers la liberté. Sans échanger de paroles, car s'était bien inutile, tous deux pressèrent le pas. L'indolent Gabriel se retrouva presque à courir et gagna la cour. Quelques élèves de ci de là. Non. Une masse compacte. Le jeune homme n'était pas agoraphobe, mais une répulsion le saisi, et il eu envie de fuir. Fuir... Irraisonné.

*Calme toi. Toute la cour n'est pas occupée, allons dans un endroit ou il n'y a personne. C'est un très vaste espace.*

Un très vaste espace, cerclé pas les grilles du bâtiment et les jardins. Une jolie cage à oiseaux. Un lieu calme. Il se retira dans un coin mon peuplé de ce parterre mouvant, suivi par Zéphyr. Le souffle du vent sur sa peau lui fit du bien. La fatigue lui embrumait le regard et les sens. Il s'assit sur le banc qui se situait non loin après un moment d'hésitation, et Zéphyr vint s'allonger contre ses jambes. Il s'assit, et se laissa aller à la brise, ne tardant pas à fermer les yeux. Une chanson lui revint en mémoire, et il se mit à la fredonner doucement, du bout des lèvres. Elle était vieille, belle, en vieil allemand. Les paroles simples touchaient le coeur. C'était l'histoire d'une femme qui avait tout quitté pour croquer la vie, qui avait tout quitté pour exister enfin, ce qu'elle ne pouvait pas faire dans son milieu. Il ne se rendit compte qu'il pleurait que lorsque Zéphyr nicha son museau humide dans sa main. Il pleurait silencieusement, à flot, secoué de sanglots. Cette chanson, sa mère la lui chantait, la fredonnant lorsqu'elle travaillait ou lorsqu'elle était au dehors. C’était un peu son histoire, et il adorait l'entendre en égrener les paroles, lui donner vit. S'il la savait par coeur, si elle lui venait naturellement au bout des lèvres et dans le coeur, c'était qu'elle avait rythmé ces jours. C'était un peu d'elle, et une simple brise, une pointe de mélancolie lançait l'air qui s'échappait et lui emplissait la tête, vibrait à ses oreilles, audible de lui seul.

Zéphyr redressa les oreilles en entendant le tapotement effréné provoqué par la source du petit chien sur le sol. Il vit arriver pas loin derrière son humain, essoufflé. Tous deux restèrent à une distance de quelque pas. Gabriel n'avait pas levé la tête, tout à son chagrin, et elle ne dit rien, attendant de voir s'ils passaient leur chemin. Gabriel était recroquevillé sur lui même, les genous contre les yeux, le visage caché dans ses bras croisés posés contre ses jambes. Il ne pleurait plus. Il ressentit la force du regard posé sur lui et releva la tête. Il observa celui qui le détaillait de manière presque gênante, se soumettant à cette sorte d'examen sans broncher. Vide...

Zéphyr capta le regard que le chiot portait sur elle et l'observa. Il avait l'air content, comme l'indiquait le battement de sa queue. Elle flaira l'air pour sentir son odeur et le salua, polie. Elle ne se leva par contre pas, ce qui disait assez bien de ne pas s'approcher trop près. Lorsque le garçon tandis la main à Gabriel, il hésita vraiment à l'envoyer balader. Finalement il effleura du bout des doigts la main tendue, puis ramena son bras à lui. Il avait tout de l'animal blessé. Il ne lui rendit pas son sourire, bien incapable de même y songer.


-"Akemi, et toi ?"

-"Gabriel..."

Zéphyr observa le manège du jeune chiot. Ses yeux suivaient ses déplacements mais elle restait neutre. Elle ne broncha pas lorsqu'il la solicita, couchant légèrement les oreilles. Elle n'était pas agressive, étant une femelle et face à un chiot, ce qui l'incitait à ne pas se montrer trop brusque, mais pourrait rapidement le devenir. Elle entendait les pensées cahotiques de Gabriel, en proie à ses démons, et l'irritation mêlée de la curiosité maladive qui le caractérisait, que l'attitude du duo qui venait de s'approcher d'eux suscitait Zéphyr observa le jeune humain, et ne ressentit aucun besoin de s'en faire. Il n'avait pas l'air belliqueux et certainement pas dangereux. Autant que son daemon peut-être. Elle partagea son avis avec son compagnon, se qui tira une faible grimace à celui-ci.

Gabriel lui se laissa aller contre le dossier du banc, ses jambes toujours contre lui. Akemi souriait légèrement, tentant apparement de le mettre en confiance ou il ne savait trop quoi. Lier connaissance? Avec un gars aux yeux rouges, l'air malheureux comme un pou accompagné d'un daemon sanguinaire? Il devait très certainement lui manquer une case...

*Daemon quoi?!* Ton légèrement indigné et regard un brin hautain.

"J'enjolive"

*Admets plutôt que tu es intrigué malgré toi.*

"Je veux qu'il s'en aille"

*Autant que tu veux le voir rester*

"Je n'ai pas envie de parler"

*Tu n'as pas envie d'être seul*

"Je ne suis jamais seul, puisque tu es là"

*Je ne suis pas humaine petit homme, je ne peux pas t'apporter le réconfort que tu cherches. Et je ne comprends que mal ta souffrance.*

Gabriel ne répondit pas. Son regard reprit un peu de vie, une sorte de douceur apparaissant au fond des yeux couleur ciel. Il avait tourné la tête vers Zéphyr le temps de leur conversation, et elle aussi le regardait. Il envisageait mal de ne pas croiser son regard lorsqu'ils discutaient, même si cela arrivait selon ce qu'ils faisaient, comme par exemple en cours.

-"Enchanté."

Gabriel reporta son regard sur Akemi, qui reprenait. Il ne répondit pas, n'ayant rien à dire. Lui n'était pas singulièrement "enchanté". Pas mécontent non plus. Juste... vide. Comme la coquille d'un coquillage, que l'on ramasse en bordure de plage. Elle sur fond de mer, il y à le bruit, l'odeur, la couleur vivace de la carapace... Et le vide, à l'intérieur. C'est joli, mais creux. C'est joli, mais mort. Gabriel ressemblait à une poupée de porcelaine disloquée. Il ressemblait à un pantin particulièrement réussi dont on aurait arrèté de tirer les ficelles et qu'on aurait oublié peu à peu. Pourquoi le jeune homme restait-il? Ne voyait-il pas qu'il pleurait? Quand avait-il à faire? Des gens pleurant, il y en avait tout le temps, tous les jours...

*Peut être quelqu'un comme toi*

"C'est à dire..."

*Qui ne supporte pas la tristesse, la douleur chez autruis, et qui ne peux s'empêcher de se mêler des affaires des autres. Il te ressemble. Il est comme toi, un bébé qui apprends à marcher*

"J'aime ta comparaison"

Ironie aux allures de ressentiments. Parfois, Gabriel aurait préféré ignorer ce que pensait Zéphyr de lui. Il savait qu'elle l'aimait, mais cette manière de le regarder comme s'il était un nourisson l'agacait prodigieusement. Pas qu'elle ai tort, il était certainement peu débrouillard selon les situations. Il était maladroit, et en plus, naïf. Un peu moins maintenant... Mais...

*Oui*

"Je ne m'entends plus penser." Irrité. Mais Zéphyr était satisfaite. Grâce à l'intervention de deux étrangers, elle avait pu détourner une seconde les pensées de Gabriel. Bien que ce ne soit pas la grande joie, et qu'il ai toujours les yeux aussi vides, ce qui lui faisait dresser le poil le long du dos, il avait réagit. La louve, en voyant approcher le dénomé Akemi dans la zone proscrite -zone qu'elle avait délimité elle même et qui formait un cercle d'un mètre autour de son protégé- ne broncha pas. Ses yeux jaunes aux reflets solaires se tournèrent simplement vers lui, attentifs. Elle l vit poser la main sur l'épaule de Gabriel, et retroussa un peu les lèvres, débutative. Elle vit Gabriel fixer le jeune homme, et se dégager. Il l'observa en silence un moment, semblant réellement lutter entre deux envies, avant de soupirer et de baisser les yeux. Il ne ressentait pas l'hésitation de Akemi, que l'assurance qu'il essayait d'afficher, et les mots qu'il prononca furent les déclencheurs de son mouvement de recul. Ces mots là, il les avait prononcés un nombre de fois incalculables. Il se rendit compte de la place qu'il occupait aujourd'hui, du déclin dans lequel il se trouvait. Et se recroquevilla, son visage perdant encore des couleurs. Que quelqu'un ai pitié... il prit cependant la parole, sa main attrapant la manche de Akemi dont le regard c'était fait hésitant et qui oscillait apparement entre rester face à ce jeune homme silencieux ou partir.

- Ca t'arrives souvent d'aborder les gens comme ça? Tu ne sais pas qu'un air innocnent peut cacher de grands malades..?

Il avait tenté de faire de l'humour, mais sa voix était fine, éraillée, basse. Il lui semblait que s'il parlait trop fort, il allait se briser. Les mots avaient coulés, prononcés dans un japonais correct, son accent ressortant d'autant plus qu'il ne réflechissait que peu.

-Je ne veux... Ne peux pas. Pas dire, pas encore. pas énoncer les mots. Pas le dire, non... Son coeur se déchira. Morte. Morte. Le penser était horrible, un poids oppressa sa poitrine. Il porta les mains à son coeur, comme pour se soulager. Sa voix était un mince filet. Il sentait qu'il ne faudrait pas grand chose pour qu'il se remette à pleurer. Pas parler. pas... pas maintenant. Mais reste.

Oui, voilà. Une présence. Pas tout seul dans le noir. Gabriel ne voulait pas sombrer. Non. Tout, mais pas le vide, pas l'oubli. Pas le dépressif. La vie était si belle... Il en avait simplement oublié les couleurs et le goût. Il avait simplement oublié la saveur de vivre. Qu'on la lui montre de nouveau...

(désolé pour mon temps de réponse ... j'étais privée d'ordi =/ si la réponse ne te plait pas, n'hésite pas à me RP, aller bisous et bonne journée)

Saké continuait de faire son chiot foufou et incontrôlable, tout seul d'ailleurs, vu que s'amuser avec lui semblait la dernière intention de la louve. Elle l'observait en silence, comme l'avaient fais de nombreux daemons avant elle, tous plus indifférent les uns que les autres. Mais une chose était néanmoins sûre, elle ne pouvait pas être pire que Arzak ... Il continua donc de faire du balancier avec sa queue en la regardant, les billes noires qui lui servaient d'yeux remplies d'excitation, comme toujours. Il la vit coucher les oreilles, et malgré son peu de connaissance en matière de félin, il savait que ce n'était pas un très bon signe. Il inclina légèrement sa tête sur le côté, sa queue battant toujours d'un rythme régulier puis fit une roulade au sol, se remettant en position de jeu, faisant bien comprendre à Zéphyr qu'il souhaitait jouer avec elle. Akemi regarda son chien faire, lui disant mentalement de ne pas embêter la louve, Saké hocha la tête en lui jetant un bref regard, dur de dire si on pouvait se fier à sa parole ou non, de toute façon il ne la tenait qu'une fois sur deux.

Le châtain reporta son attention sur le garçon et son daemon, ils semblaient avoir une conversation par pensée. Il haussa intérieurement les épaules, promenant son regard aux alentours, il n'avait pas encore exploré ce recoin isolé de la cour. Elle était tellement grande après tout, et lorsqu'il se promenait dedans, c'était souvent avec un ami alors il ne faisait pas trop attention au paysage ... Il était comme un chien en terre inconnue, d'ailleurs les daemons sont censés ressemblés à leur humain, c'est sans doute pour cette raison qu'il agit les trois quarts du temps comme un chien, parfois dominant, parfois joueur ...


*Shimi? T'en penses quoi?*
*De quoi?*
*Au sujet de Gabriel. Il n'a vraiment pas l'air dans son assiette.*
*Ouais ... Il a dut lui arriver quelque chose de grave.*
*C'est sûr. Tu crois que je devrais demander à Zéphyr?*
*J'te conseille pas d'essayer, elle risque de s'énerver.*
*Ouais ...*
*T'inquiète je vais tout faire pour l'aider !*
*Toujours en train de faire ton vaillant chevalier à ce que je vois. Qu'est ce qu'il a de spécial ce garçon?*
*Rien de particulier, c'est juste que je sais ce que ça fait d'être seul dans ces moments-là et personne ne mérite de subir ça ... Il a besoin de soutien.*

Saké se contenta de hocher silencieusement la tête, il connaissait son maître comme s'il l'avait fait et dés qu'il avait quelque chose à tête, le châtain ne renonçait que très rarement. Sans oublier qu'il était de nature très protecteur et sensible avec ça, alors lui dire de s'en aller et de laisser Gabriel seul, c'était tout simplement impossible. Du côté d'Akemi, il regardait à présent le blond qui avait dit un "Enchanté" pas du tout motivé, sans doute pensait-il l'inverse et sans doute souhaitait-il qu'il s'en aille, ça ne l'étonnerait pas plus que ça, lorsqu'on a des problèmes plus rien ne compte à nos yeux et on a envie de s'éloigner des autres, de s'enfermer dans sa petite bulle pour pleurer à son aise, mais ce n'était pas une solution ... Akemi ne put s'empêcher de se sentir de trop et se passa la main dans les cheveux, geste qu'il effectuait assez souvent lorsqu'il était embarrassé ou bien qu'il hésitait sur un sujet quelconque.

Le jeune homme finit par s'approcher de Gabriel pour poser sa main sur l'épaule de ce dernier. Il voulait lui apporter un peu de réconfort, vu qu'il ne pouvait pas faire grand chose pour que les nombres du pourcentage du moral du blond augmentent ... Il remarqua que l'imposante canidé de ce dernier venait de retrousser un peu ses babines, sans doute protectrice envers son maître, il lui jeta un regard rassurant comme pour lui dire qu'il ne voulait pas de mal au garçon. C'était une réaction normale chez un daemon d'être méfiant envers ceux qui étaient trop proches de leur moitié, il pouvait comprendre. Il reposa ses prunelles nougats sur Gabriel qui s'était dégagé, n'ayant sans doute pas très envie de contact pour le moment. Akemi n'insista pas et glissa sa main dans sa poche de manteau, continuant tout de même de regarder le garçon qui avait l'air de l'observer avec une pointe de méfiance avant de soupirer et de baisser les yeux. Le châtain nota dans un petit coin de sa tête "ne plus effectuer de contacts avec Gabriel lorsqu'il est dans cet état".

Il continua de daigner l'adolescent de son regard un brin hésitant, il ignorait que faire et avait peur que le blond s'enterre un peu plus dans sa tristesse si il continuait ses tentatives de réconfort. Il le sentit lui attraper la manche et l'observa d'un air interrogateur. À sa remarque il ne put s'empêcher de sourire intérieurement. Lui un grand malade? C'était vraiment la dernière chose auquel il ressemblait. Il avait plutôt l'air d'un chiot abandonné et malheureux, on pouvait avoir tout sauf peur de lui.

- Oui c'est vrai, mais bon ... J'vois pas pourquoi il y aurait un malade dans la cour d'un pensionnat. déclara t-il

C'était assez amusant d'imaginer Gabriel en homme dangereux mais ce n'était pas le moment pour rigoler, le blond semblait plus désespéré que jamais et avait parlé d'une voix brisée et presque inaudible, comme si autre chose venait de se casser en lui. Il semblait totalement bouleversé, son état avait dut se dégrader ... Les yeux nougats d'Akemi se teintèrent d'inquiétude lorsque le blond prit la parole, enfin plutôt, essaya, car sa voix être tremblante et il semblait parler inconsciemment. Le châtain ne comprenait pas le sens des paroles de Gabriel, que voulait-il dire par là? Il résista à l'envie de le prendre dans ses bras pour le réconforter, ça lui fendait le coeur de voir quelqu'un souffrir autant ...

- Gabriel ...

Il ne parvenait pas à trouver les mots, le blond semblait si loin de lui en ce moment, attiré vers les ténèbres ... Il avait posé ses mains au niveau de son coeur et avait l'air de se retenir de pleurer. Il devait le sortir de là, mais comment? Il tourna la tête vers Saké, le regard attristé, le chiot qui n'avait pas quitté le blondin du regard jusqu'à là, baissa tristement ses oreilles dans un petit couinement plaintif. Le daemon ignorait aussi quoi faire pour lui, dans ce genre de situation il était inutile. Le châtain se passa la main dans les cheveux et ferma les yeux, cherchant mentalement ce qu'il devait dire. Il les rouvrit quelques instant plus tard puis les orienta vers le garçon en face de lui, il écouterait son coeur et parlerait à sa place, à quoi bon réciter bêtement une phrase préparée pour faire plaisir à Gabriel?

- Je ne sais pas ce que tu as mais il faut vraiment que tu t'accroches Gabriel ! Tu n'es pas seul, ne l'oublie pas ! Même si tu as l'impression qu'il n'y a plus d'espoir il y en a toujours et seul toi à le pouvoir de le trouver alors ne baisse pas les bras ...! dit-il d'un ton déterminé

[Hj: Sorry. La vie m'a rattrapé. J'ai beaucoup de retard, mais je tiens à ce rp. Je repends donc...]

Zéphyr n'était pas indifférente au petit Daemon, car comme toute femelle, l'instinct de protection s'éveillait en elle en voyant ce petit chiot chahuteur rouler sur le sol et battre la mesure, tout en quémandant un peu de son attention en lui faisant le coup du cocker. Non, pas indifférente. Mais elle ne se roulerait certes pas par terre pour faire plaisir à la micro boule de poil. Et l'état de Gabriel l'inquiètait tant que le jeune indiscipliné n'arrivait pas à l'en détourner. Son humain allait mal. Cela transpirait par tout les ports de sa peau, cela criait dans son esprit, cela lui tordait le coeur. Son humain allait mal. Et elle aussi. Elle se leva et alla se coller un peu plus dans les jambes de Gabriel, voulant lui communiquer un peu de sa force. Elle ne pouvait pas l'entourer plus que cela. Elle avait envie de grogner pour éloigner les deux petits, mais cet instinct était mauvais, car elle ne pouvait rien pour son partenaire, et eux... Eux peut être que oui. Aussi ne dit-elle rien. Elle bouscula gentimment de la patte le petit chiot, l'envoyant rouler, en passant pour aller se loger contre Gabriel. Un autre jour, elle s'en serait occupé et aurait sûrement pris plaisir à le faire. Bien qu'elle soit blasée, elle n'en restait pas moins attentive, et aimait bien les petits.

Gabriel posa une main dans le pelage soyeux de la louve, et ses doigts s'enfoncèrent dans l'épaisse fourrure. Il crispa la main, serrant le duvet blanc et soyeux. Il était si proche d'elle, et si loin... Il sentait son incompréhension, et cela le touchait plus que tout, il se sentait seul. Si seul. Elle n'était plus là. Elle ne serait jamais plus là. Il n'avait rien pu faire. Avait tout tenté. Avait dû avoir tout tenté. Non. Il devait y avoir un moyen de la sauver. C'était forcé. Il avait échoué. Elle était morte. Même s'il savait que ce n'était en rien sa faute, un sentiment de culpabilité le taraudait. Les rares fois ou il lui avait fait prendre ses médicaments avec un peu de retard. Et d'autres encore...

La mélodie revint, troublante, obsédente. Il ferma les yeux. Ne pas penser. Pas trop... Ne pas penser. Lorsqu'une main se posa sur son épaule, Gabriel se crispa, sans même s'en rendre compte. Ce contact le troubla. Plutôt négativement. Il se sentait sale, ne voulait pas que qu'un se salisse. Ne voulait pas qu'on le touche. Il se sentait petit, tout petit, agressé. Grand, grand, près à écraser la pauvre mouche innocente. Il se dégagea d'un coup d'épaule un peu sec, sans vraiment l'avoir pensé, sans vraiment l'avoir voulu. Akemi était gentil. Il ne voulait que son bien. C'était mal le traiter. Il baissa les yeux et soupira, refermant un peu plus ses bras autour de ses jambes. Il ne savait rien du regard méfiant qu'il avait eu, ni du grondement de Zéphyr. tout cela coulait tant de source qu'il ne s'en rendait pas même compte. Il sentait toujours le regard du jeune homme châtain peser sur lui, mais ne se sentait pas vraiment la force de lever les yeux.

Pourquoi en effet? pourquoi y aurait-il un malade? Il s'étonna de la facilité avec laquelle Akemi lui avait répondu, du tac au tac. Etonnant. Logique imparable. Il l'avait vraiment pris au sérieux? Non. Impossible... Il eut un faible rire, qui s'ettouffa dans sa gorge. Ferma les yeux. Il sentait le regard d'Akemi, et en relevant les yeux, croisa dans son regard le triste portrait qu'il offrait.

Il l'entendit murmurer son prénom et son intonation lui fit mal. Il avait l'air si triste. Gabriel ne savait pas quoi faire. Quoi dire. Il ne pouvait pas, même s'il le désirait vraiment, rassurer Akemi. Un sourire aurait suffit... Mais il ne pouvait pas sourire. La peau de son visage était résolument inamovible. Il ne sourirait peut-être plus jamais..? Délire d'un dépressif convaincu... Surtout vaincu. Gabriel ressera la main au niveau de son coeur sur le tissu inconsciemment. Le fait qu'on s'inquiète ainsi pour lui, qu'on se sente mal ainsi pour lui lui faisait de la peine, et l'empêchait égalemment de ressasser son triste sort, en quelque sorte. Lorsqu'on est obligé de s'interesser aux autres, on cesse d'être son propore centre d'attention. Il aurait voulu qu'il s'en aille, car écouter n'était pas de son ressort. Il se sentait l'âme égoïste. Il voulait souffrir, pleurer, se faire du mal égoïstement, et peut être ne pas se relever, hurler sa peine. Qui l'attendait après tout..? Zéphyr fourragea du museau contre son flan. Il s'en voulut. La louve ne lui avait rien fait, et il l'attristait en pensant cela. Il savait qu'elle ne le laisserait de toute façon rien faire d'idiot.

*Bien vu petit homme...*

-"Je ne sais pas ce que tu as mais il faut vraiment que tu t'accroches Gabriel ! Tu n'es pas seul, ne l'oublie pas ! Même si tu as l'impression qu'il n'y a plus d'espoir il y en a toujours et seul toi à le pouvoir de le trouver alors ne baisse pas les bras ...!"

Il avait parlé avec un ton si sûr de lui. Ne pas baisser les bras... Il n'était pas seul. Il ne serait jamais seul. Il partageait son âme, ses pensées les plus intimes avec Zéphyr. Il était elle. Et elle, un peu lui... Il s'évada, et vit par les yeux du loup, ou s'imagina voir par ses yeux quelques secondes. Les morts ne reviennent pas. Sa mère lui avait appris le goût de vivre... Il insipra le vent froid, qui lui emplitr les poumons. Les différentes odeurs emplirent ses narines, sa poitrine se gonfla. Il se surprit à pleurer. En silence. Ces larmes étaient amer. Mais il devait croire. L'espoir... Trouver un espoir? Quel espoir? Il était né pour aimer Joa. Il était né pour elle, elle l'avait fait naître pour s'en occuper jusqu'à sa mort. Et elle était morte. Trop tôt. Il était seul. Seuls. Zéphyr. Son daemon était son espoir. Il ne l'abandonnerait pas. Il n'en avait pas le droit, comme elle n'avait pas le droit de mourir. S'il déperissait, il l'entrenerait dans sa chute. Il n'avait pas le droit. S'il était malheureux, elle souffrirait. Il s'en voulu. Egoïste. Il eut une bouffée de sentiments contradictoires. Que faire..? Il ne pouvait chasser la tristesse, qui avait pris domaine dans son coeur, s'encrant profondément et étendant ses racines à travers tout son être, si bien qu'à l'heure actuelle, chaque inspiration lui faisait mal. Mal de vivre...

-"Merci..."

Que dire de plus? Il ne savait pas comment faire. Mais il devait tout de même. Les larmes roulaient sur le col, mouillant son cou. Il resta parfaitement immobile, la louve tout contre lui.