Qui se fera manger... ? [pv Aï]

C’était en fin de journée... Les gros nuages gris de fin d’automne bouchaient le ciel de leur masse sombre, menaçant à tout moment de déverser leur pluie froide. Le vent soufflait, balayant les arbres en arrachant leur feuille jaunit au passage. C’était le mois d’octobre, l’automne, il faisait bien frais dehors mais dans le pensionnat au moins, il faisait bon.

Setsuna arriva à sa chambre qu’il partageait avec 4 autres élèves qu’il n’avait fait qu’apercevoir pour le moment, sauf un : Aï Matsumoto. Il poussa la porte pour aller directement à son placard pour changer de chemise. Il jeta la sale sur son lit sans manière pour enfiler la propre, couleur gris clair. Son regard sombre se posa sur le reste de la pièce, chaque coin de ses camarades...

Ces chambres étaient ridicules... obligées les jeunes en quête d’intimité à vivre les uns sur les autres, c’était grotesque mais ça amusait grandement Setsuna qui se mit à sourire de manière mauvaise et perverse. Un petit rire de nez lui échappa alors que Nak’ta sifflait pour aller se mettre sur le lit de son lié qu’elle gardait à vue, toujours.

Sans hésiter une seconde et sans la moindre pudeur, il se rendit là où Aï s’était installé, son lit...

-Nak’ta, prévient moi si tu entends quelqu’un approcher.
-Il n’y a persssonne... Tu penssses vraiment qu’il en vaut la peine ? demanda le reptile.
-Oui... Je pense.

Et il rit de manière brève, le regard un peu dément, passant sa langue sur ses dents, son sourire lui étirant le visage.

S’emparant d’un vêtement bouchonné de Aï, Setsuna tira délicatement le tiroir, et vit avec un sourire quelques affaires du jeune homme qu’il mémorisa avant de refermer le tout, remettant le vêtement dans le bac à linge sale. Tel un nettoyeur, il ramassa alors les autres vêtements de ses camarades pour les mettre tous dans le panier avec sa propre chemise précédemment jetée sur son lit.

-Il n’y a plus qu’à attendre maintenant...
-Qu’as-tu en tête encore Sssetsssuna... ?

Un rire lui fendit le visage encore une fois.

-Aï ne va pas tarder.
-Je l’entends arriver...

Et il arrivait, sa proie, son jouet... Il venait là, se fourrer dans la gueule du loup qui attendait la gueule grande ouverte, avec une patiente démoniaque.

Son camarade serait bientôt seul avec lui dans la chambre, ce jour là, Setsuna savait qu’il serait seul avec le jeune homme pendant au moins... Au moins 4h. Se laissant tomber sur son lit qui le fit légèrement rebondir, Setsuna attrapa un livre en s’étirant jusqu’aux doigts avant de revenir dans sa position initiale. Il bascula ensuite en arrière de manière contrôlée, pouvant ainsi se servir du mur comme d’une cale et seulement ensuite, il ouvrit le bouquin pour s’y plonger de manière factice.

Il avait longuement redouté le moment ou il devrait retourner là bas. Dans cette chambre dans laquelle il y était à présent, ce démon, cet être dangereux, perfide, pervers, et pourtant terriblement attirant. Comment savait il qu’il s’y trouvait ? Simple, seul les gens de sa classe n’avait pas cour aujourd’hui, et il ne l’avait ni vu, ni même aperçut dans la cour de l’établissement. Et comme c’était une absence de cour exceptionnelle, il était tout à fait interdit aux élèves de quitter l’établissement. Il ne pouvait donc qu’être là.


Le jeune brun aux allures de fillette fragile avait hésité un long moment avant de se décider enfin à rejoindre sa chambre. Guidé d’une part par sa raison : Cal, qui lui conseillait d’éviter cet être le plus possible, et d’autre part par son petit démon intérieur : sa curiosité et son désir mêler à une pointe d’excitation. Oui, il était étrangement attiré par ce garçon, une attirance contre laquelle il ne pouvait presque pas lutter, et qui le convainquit une fois de plus de tenter le diable.


Il entra enfin, son cœur s’accélérant un peu sous sa poitrine, à l’approche de cette dangereuse situation. Ici, rien n’avait bougé… enfin, il y avait peut être un peu moins de désordre. Aï prenait toujours soin de ranger parfaitement la moindres de ses affaires, contrairement à ses énergumènes de compagnon de chambre (excepté Setsuna bien entendu qui faisait beaucoup plus soigné). Et comme il s’y était attendu, il était là. Assis sur son lit, adossé au mur, apparemment prit dans une lecture qui devait être bien passionnante pour qu’il ne daigne même pas lever les yeux vers lui.


Il fut touché au vif par cette réaction, ou plutôt cette non réaction. Après tout il était irrésistible, et il était inconcevable qu’on ne lui prête pas la moindre attention ! Et pourtant, l’étudiant aux cheveux bleu l’avait fait. Il l’avait tout bonnement et simplement ignoré de la plus grandiose manière qui soit. Vexé au possible, mais en apparence tout à fait détendu, il décida à ses risque et périls de mené le regard de Setsuna à se poser sur lui. Comment ? Très simple, en dévoilant son corps bien sûr. Il fit tout de même dos à l’étudiant, histoire de rester dans son schéma dans gentil jeune homme pure et pudique.


Lentement, il retira son pull en laine fine, puis entreprit de déboutonné lentement, très lentement sa chemise blanche, légèrement transparente et tout à fait ajusté à ses formes. Ce travail terminé, il se retourna doucement, cherchant dans un de ses tiroirs un T-shirt un peu plus ample dans lequel il serait plus à son aise en cette fin d’après midi. Il l’enfila lentement, puis releva la tête pour surprendre, enfin, les yeux bleu orageux posé sur lui. Son regard était absorber par le sien, il était intérieurement rayonnant de joie, mais extérieurement un peu gêné et surpris. Ça y était, il avait réussi, il avait attiré son attention. Mais avait-il seulement bien fait ?

Le voilà.

Aï venait d’entrer dans la chambre, son parfum, léger, arrivant quand même jusqu’au nez fin du jeune homme aux cheveux bleus. Avec une indifférence voulue, il continua sa lecture tout en suivant de manière auditive les faits et gestes de ce jeune homme tout à fait intéressant qu’il avait rencontré il n’y a pas si longtemps que ça.

Roulée à ses côtés, Nat’ka demeurait silencieuse, comme si elle dormait alors que tous ses sens de serpent lui indiquait l’emplacement exact de l’autre humain et de son daemon, aussi petit soit-il, elle le sentait. La masse sombre qu’elle était contrastait en tout point avec la peau pâle de son lié.

Avec une lenteur calculée, il leva les yeux sur l’autre qui se déshabillait sans gêne sous son regard, le dos tourné... Et il le faisait sans se cacher réellement, ce qui amusa Setsuna que son sourire étira. Le corps était fin, pas encore fini, celui d’un tout jeune homme, imberbe, à peine musclé par endroit. Malgré qu’il ne soit pas bien épais lui aussi, le serpent avait tout de même une force non négligeable dans les bras et les mains.

Finalement, quand la tête de Aï passa le col de son pull, il pu constater que Setsuna l’observait sans un mot, comme une statue possédée. Lentement, un sourire étira les lèvres du jeune homme, dévoilant une dentition blanche et carnassière.

« Je ne t’avais pas entendu entrer... Tu es une vraie petite souris... » Souffla le métisse dont le regard était vissé sur son camarade de chambré.

Un souris... Une faible souris...

Il se leva, et souris, tel un chien face à une proie, il avait un air goguenard sur le visage alors qu’il s’avançait pour prendre une chaise. Il la tira et s’assit dessus, face à Aï.

« Comment vas tu Aï-chan ? Je ne t'ai pas vu depuis un moment. Tu m'évites ? »

Le voila qui souriait maintenant. Un sourire sournois, mauvais, presque animal. L’animal sans défense avait réussi à attirer sur lui l’attention du prédateur le plus féroce, acharné et sans pitié qu’il est eut l’occasion de rencontrer. Il regretta un instant la décision qu’il avait prise précédemment, pour se faire remarqué, mais ce dit finalement qu’il ne comptait pas laisser la bête mené la danse comme elle l’entendait. Non, la petite proie était maligne et bien trop buter pour avoir envie d’arrêter si vite le jeu qu’elle avait commencée. La souris ne se laisserait pas manger par le chat, ou plutôt, par le serpent.


Setsuna se rapprocha, cet air satisfait et impénétrable gravé sur ses traits. Aï recula de quelque pas par précaution, mais semblât le faire par habitude ou même par crainte. Il fallait absolument garder cet air innocent fasse à ce fauve, cela semblait l’exciter, mais il avait le sentiment que montrer sa vraie face ne ferait que le rendre encore plus dangereux qu’il ne l’était déjà. Il le regarda donc, pas sûr de lui, légèrement en retrait et fermé sur lui-même, baissant la tête pour éviter de plonger dans le regard brulant du jeune homme aux cheveux bleu. Après un court temps d’attente, il se décida enfin à répondre, et bien sûr, d’une voix basse et tremblotante.


Je… je vais bien merci…Puis il prit une mine adorablement surprise et plutôt mal à l’aise quand l’autre lui demanda s’il avait cherché à l’évité. Non ! Non je… enfin… Nous n’avons juste pas eu la… la chance… -le mot sortit difficilement- … de nous croisé depuis l’autre fois… Voilà tout…


Hum, voila qu’il semblait se justifier. La tactique était simple : montré sa peur, son angoisse face a Setsuna, pour attiré celui-ci encore plus loin dans les filets qu’il tissait petit à petit. Il était tellement certain de pouvoir l’avoir, que rien n’aurais put ébranler sa pensé.


Il se retourna ensuite vivement, une légère teinte rouge ayant retrouvé ses adorables pommettes. Il fit mine de chercher quelques affaire dans son sac, en sortit quelques unes, cahiers, livre, trousse… puis les posa sur son bureau, n’adressant plus aucun signe à l’autre étudiant. Ben oui, il fallait coller à son personnage de jeune homme peureux et fragile. Il s’installa donc à son bureau, ouvrit ses bouquins, et fit semblant d’essayer de se concentrer sur ses devoirs. Seulement, pauvre de lui, petite chose insignifiante qu’il voulait être, le regard cruel du prédateur était toujours rivé sur lui. Il le sentait presque transpercer sa peau et le mettre à nu, là, devant lui sans qu’il ne puisse rien y faire.


Il tourna doucement la tête, pour plonger dans le regard assassin de celui qui le dévorait des yeux. Il ne réagit pas tout de suite, trop absorber par ce regard sombre. Il fini par se rappeler son « rôle », et bredouilla quelques mots, d’une voix beaucoup calme et « normal » qu’auparavant. Il était comme hypnotisé.


Il… Y a un problème… ?

La voix était légèrement tremblante, chevrotante, timide, ajoutez à ça un soupçon de rougeurs et un peu de regard fuyant... C’était un chef d’œuvre, réellement. Une machinerie subtile dans sa fragilité. Aï était ainsi, plutôt fascinant, assez intéressant pour le moment en tout cas et Setsuna prenait un plaisir certain à découvrir chaque mécanisme de son être, ou plutôt ceux qui intéressaient le jeune homme.

Le mot chance étira le léger sourire qui ourla le coin des lèvres du jeune homme aux yeux bleus sombre, échappant même un petit rire de nez amusé. Ses yeux se plissèrent également, de manière indicible alrs que l’autre se leva finalement pour s’occuper, clairement mal à l’aise selon le métisse.

Une langue glissa sur ses lèvres tandis que Aï ne bougeait pas, tout comme Nat’ka, énorme masse de muscle sombre qui réussissait à se faire parfois oublier. Et pendant qu’il s’activait en ignorant presque Setsuna, du mois il tentait, le serpent humain le fixait à nouveau, toujours ce petit sourire suffisant gravé sur ses lèvres.

Il restait là, immobile, comme ces anciens tableaux qui donnaient toujours l’impression de vous observer, de vous suivre du regard pour redevenir fixe une fois qu’on tentait de les regarder à nouveau, dans le vain espoir de surprendre leurs yeux morts sur nous. Et c’est que Aï fit, de tourner le regard et à la différence d’une peinture, Setsuna ne détourna pas les yeux.

« Non... Je t’observais. » Fit Setsuna, d’un ton tranquille, posé. « Tu peux continuer de travailler, tu as l’air d’avoir du travail, je ne voudrais pas te déranger en bavardage inutile... » Souffla Setsuna de sa voix ronronnante, les bras croisés sur le dossier de la chaise, il posa ainsi son menton dessus, lui donnant une posture plutôt nonchalante.

Il rit.

« Tu es si studieux. »

Son regard pénétra l’autre, semblant sonder l’âme d’Aï, fouillant jusqu’au tréfond des orbites les réponses aux mécanismes mentaux du jeune homme, chacun des verrous, il voulait les ouvrir, les crocheter, que ça soit par la douceur ou la force...

Chacun d’eux, il les voulait à lui, au maximum.

Il l’observait, oui, il l’avait remarqué. Puis il lui dit se reprendre ses occupations, comme si de rien était, comme si c’était possible alors que ses yeux le léchait sans relâche de la tête aux pieds. Aï détourna alors la tête pour faire semblant de nouveau, d’essayer de ce concentré sur ses cours. Bien entendu, c’était tout simplement impossible. Il entendit le petit rire du prédateur, sa remarque presque moqueuse, mais ne réagis pas faisant comme s’il n’était pas la. Du moins, il essayait, car la chose n’était pas si facile à réaliser.


Il lu rapidement la feuille qu’il avait devant lui, des choses qu’il savait déjà, qu’il maitrisais déjà, donc aucun besoin de se pencher réellement dessus. Il n’avait donc absolument rien qui pouvait le forcer à ce concentré sur autre chose que les yeux bleus qui le traquaient. Il se redressa donc finalement, et se planta de nouveau dans ses tourbillons irrésistibles qui l’émerveillaient.


Tu… n’as rien à faire ?... Je veux dire… en fait… ton regard me… me dérange…


Oui et c’était peu dire, ce regard là lui donnait carrément envie de partir de la pièce pour pouvoir reprendre son souffle, tellement il était sombre et imposant. Mais le gout du risque était plus fort.


Tu… tu veux quelque chose ? osa t’il timidement.


Il savait que cette phrase allait sonner comme une provocation aux oreilles de l’étudiant. Il en était conscient et il cherchait à le faire réagir. En fait, il aurait aimé savoir jusqu’ou se démon pouvait aller, jusqu'à quelle limite il serait en mesure de pousser sa perfidie pour capturer sa proie.


Mais il sentait également que Cal n’était pas, mais alors pas du tout rassurer par cette perspective. Il avait bien essayé de le convaincre de se retirer de cette chasse, mais ce fut en vain. Et il sentait de plus en plus mal le garçon en face de lui. Il s’inquiétait maintenant sérieusement pour la santé aussi bien physique que mentale de son maitre. Il savait que ce genre de personne avait le pouvoir de détruire tout ce qu’ils tenaient entre leur main. Et Aï était une personne fragile, même s’il se convainquait depuis des années du contraire.


Soit il résisterait, soit il sombrerait, mais dans les deux cas, ce serait une épreuve difficile à vivre, à géré et à subir. Il serait toujours la pour soutenir au mieux son lié, mais pour lui, il était certain qu’il ne gagnerait pas cette bataille, et peut être même pas la guerre…

Pendant que Aï était penché sur ses feuilles, Setsuna lui était tout occupé à observer les moindres petits détails le concernant, ne s’occupant que très peu du Daemon qui restait d’ailleurs caché pendant que Nak’ta demeurait immobile sur le lit de son lié, rendant sa présence presque infime, comme si elle n’était qu’une pierre posée sur le matelas.

Setsuna était un peu dans le même état, immobile. Seul son sourire restait mobile, preuve qu’il n’était pas une statue. Et ce regard insistant finit à nouveau par attirer le regard de son camarade sur lui, ses yeux bleu, ses joues un peu rosies par l’embarras.

Encore une fois, le sourire s’étira, mince, léger, imperceptible mais toujours présent, plissa les yeux du jeune homme, puis posa sa joue sur ses bras pliés sur le dossier de la chaise. Savoir qu’il gêné l’autre l’enchantait véritablement mais il rien n’apparut de plus que d’habitude sur son visage.

Il laissa un petit rire de gorge s’échappé, cette fois, ce rictus toujours affiché sur son visage, le loup souriant, les crocs luisant, la langue pendante et ce sourire perfide gravé sur sa gueule.

« Et toi tu veux quelque chose, Aï ? » Demanda Setsuna en retour, répondant par une autre question. « Je ne voudrais pas te gêné, cela dit... Je peux te laisser travailler, si tu le désire réellement... »

Il se leva, posa sa main ornée de la bague sur le dossier de la chaise qu’il était près à rapprocher de Aï... Mais il se contenta de l’y faire glisser le temps de faire deux pas pour être à côté de son camarade et posa une fesse sur le rebord du bureau central, à côté de l’autre.

« L’histoire de l’Europe... » Lu-t-il en penchant légèrement la tête pour ça, son regard bleu orageux, grisonnant, posé sur les pages et aussi les mains du jeune homme. Il insinua un doigt sous la page et la tourna, du bout des doigts pour en regarder la page suivante. « Le 18ième siècle... Hum... tu es un peu en avance sur le programme non ? Nous ne sommes qu’au 17ième... Mais c’est vrai que le 18ième siècle en Europe est bien plus intéressant... »

Sans prévenir, sa main passa de la page qu’elle tenait à la joue d’Aï qu’il caressa avec une grande douceur, presque tendrement.

« Tu aurais eu beaucoup de succès à cette époque. »

-Sssetsssuna sssi tu te fais mordre par ssson Daemon tu l’auras mérité, siffla le cobra depuis le lit.
-Ne t’en fais pas, ça ne me dérange pas.

Le démon lui renvoya sa question tout naturellement, alors que… Il n’y avait pas lieu d’être de faire ça, d’autant plus que ce n’était pas une question qu’il était possible retourner à l’envoyeur. Et pourtant, il l’avait fait. D’une manière si facile et logique que s’en était déroutant. Bien entendu, la petite chose fragile ne répliqua pas. D’abord parce qu’elle ne savait pas quoi dire, ensuite car elle commençait réellement à être intimidé par ce personnage. Ce dernier enchainant sournoisement vers les désirs du petit brun, Aï détourna vivement la tête et planta son regard sur sa feuille.


Le prédateur en profita pour poser subtilement sa main sur le dossier de sa chaise, près de son dos, le faisant frissonner. Il se rapprocha et se posa tout près de lui, sur son bureau, le fixant toujours de ce regard venimeux et redoutable. Il fit quelque commentaire sur les fausses occupations du brun, comme celui-ci s’y attendait, mais le geste suivant les fit de nouveau frissonner, et le surpris de manière désagréable. La griffe crochue de l’être maléfique parcourait doucement sa joue, laissant derrière son passage une ligne sinueuse et brulante. Une sensation tout à fait abjecte, mais tellement nouvelle et mystérieuse.


La caresse était pourtant lente, légère, tendre. Mais le danger présent, ce regard hardent ne le lâchant pas d’un pouce, et cette atmosphère oppressante la transformait en une griffure douloureuse. Aï osa relever son regard timide et un peu perdu sur le garçon aux cheveux bleu, rougissant mais ignorant sa dernière remarque, comme pour ne pas le motiver à continuer sur ce genre de pistes.


Je… Je m’avance toujours un peu… sur le programme… sinon je m’ennuie… en cour et en dehors…


Quel bon élève ce petit la ! Plein de bonne intention en plus ! Sérieux dans les études, dans son travail, dans son look vestimentaire et d’apparence, dans ses relations.


Mais j’ai déjà vu cette partie et… si je m’avance trop, je m’ennuie toute la fin de l’année…


Il avait ignoré sa remarque certes, pour paraitre toujours aussi innocent qu’a l’habitude. Mais il n’hésitait pas à faire ce genre de petites relances camoufler, tout à fait discrète et passe partout. Insinuer qu’il s’ennuyait et qu’il ne savait que faire en présence d’un loup affamé était tout à fait dangereux, mais bien joué.


Cal, énormément sur ses gardes et pas du tout rassurer restait en observateur, obéissant sagement à son maitre, se maitrisant au mieux. Mais si l’autre commençait à faire des choses qui ne lui plaisaient pas du tout… Il comptait bien se défendre. Jusque la, il patienterait, poussant jusqu'à ses dernières limites avant de bouger.

Le plaisir était présent, c’était certain... Setsuna avait plus d’une corde à son arc... et il avait plus d’un arc dans son sac. Son doigt glissait doucement sur la peau douce et sûrement un peu fragile aussi. Il vit de légères rougeurs naîtrent sur les joues nacrées, étirant son sourire un peu plus et un regard vacillant, toujours fixe.

Il s’avançait donc, disait-il, hum ? Bien... C’était intéressant. Setsuna pencha la tête sur le côté, et sortit le bout de sa langue pour le glisser sur le bord des lèvres. Quand Aï lui avoua finalement qu’il s’ennuyait parfois, le jeune métisse glissa ses doigts araignée sous la couverture du livre, sans lâcher l’autre du regard.

Il referma le livre, ce même sourire courbant le coin de sa bouche, le regard plissé, reptilien.

« Alors dans ce cas, il vaut mieux refermer ce livre, ça serait vraiment trop dommage de gaspiller son temps en cours où tu es censé... »

Il dériva son regard un instant sur le bouquin avant de les reposer sur Aï.

« ... travailler ce genre de chose, tu ne crois pas ? » Demanda le jeune homme qui poussa le livre un peu plus loin, d’un geste dégagé pour que le camarade n’ait plus trop le choix que de le regarder lui.

Doucement, sa main se posa à nouveau sur la joue de l’autre, passant avec une douceur extrême sur la courbe de la mâchoire puis au menton qu’il releva de son index, un sourire dévoilant maintenant ses dents, carnassière, prédatrice et amusée.

Certes, il ne se cachait pas vraiment avec Aï... Car soit le garçon ne voyait vraiment rien, soit il jouait la comédie. Et dans le second cas, l'autre ne faisait rien pour le repousser.

« Tu sais... Tu as un très beau visage... » Susurra Setsuna dont les mains étaient un peu plus froides que la peau douce et claire de Aï. « Tu dois attirer les regards... Beaucoup de regard. »

Et il avait attiré celui de Setsuna au passage... Dommage pour lui... en tout cas, le jeune homme prenait un plaisir malsain à tourner autour du jeune homme qui le provoquait un peu, malgré lui ou non, ça n’avait pas tant d’importance au final... L’une ou l’autre donnaient des perspectives assez excitantes et intéressantes pour que Setsuna s’y investisse.

La délectation se lisait presque complètement sur le visage sournois de Setsuna. La stratégie marchait parfaitement. Peut être un peu trop parfaitement d’ailleurs. Mais sans certitude, autant continuer à mettre le paquet. Le prédateur qui lui faisait face semblait être totalement content de la situation, il se sentait en position de puissance et il l’était. Son assurance et sa détermination obscure transpirait pas tout les ports de sa peau, créant irrémédiablement une ambiance glauque et peu rassurante tout autour de lui. Aï frissonna légèrement, happé par cette atmosphère, mais ne se déconcentra pas.


Afin de continuer ce drôle d’échange, le prédateur fit sans doute semblant de s’intéresser au fait que la petite chose fragile s’avançait sur ses cours. Bien sûr, cette réplique donna une occasion rêvé à Aï de parfaire son jeu d’acteur. Il regarda sincèrement le loup affamé dans les yeux, un peu surpris de tomber d’accord avec lui sur ce fait. Oui… sans doute… lui répondit-il timidement de sa voix fluette et hasardeuse.


Puis, presque naturellement, les griffes de l’animal sauvage se reposèrent, toujours aussi brulante, sur la peau livide, fragile et douce du brun. Sa tête fut relevée, et son regard inévitablement absorber par son interlocuteur. L’autre lui offrit un sourire absolument bestiale, qui aurait glacé le sang à quiconque ce serait trouver à la place de Aï. Ce dernier déglutit un peu difficilement, à la merci de celui qui lui montrait ouvertement qu’il avait l’intention de le dévorer tout cru. Le démon rajouta à cet effet en évoquant la beauté évidente de petit brun. Bien sûr qu’il attirait des regards, et souvent pas des plus sereins. Il en était pleinement conscient, mais restons dans le personnage fragile et sans défense de ce petit agneau blanc dont il avait l’air.


Et bien je… Je ne sais pas je… je ne crois pas… Je n’ai jamais fait vraiment attention à ce genre de… de choses…


Une intervention si parfaite et tellement maitriser. Tout était d’avance calculé dans on cerveau, au millimètre près. Et il savait parfaitement que si le loup était pour le moment en attente, il ne résisterait plus très longtemps à l’envie prenante de se jeté sans sommation sur sa proie. Il se préparait mentalement à l’attaque, il s’attendait à la recevoir de plein fouet. Mais peut être serait il de circonstance d’exciter un peu cette attaque ?


Alors qu’il réfléchissait à toute vitesse pour faire réagir plus vite le démon, Cal vint s’insinuer dans ses pensées. S’en était trop cette fois, il craignait que son lié se fasse littéralement dévorer s’il tentait une telle manœuvre.


*- Arrête ça Aï !

- Ah oui ? Et pourquoi ? D’habitude tu es bien le premier à m’encourager pour ce genre de manœuvre.

- Pas cette fois. Je te l’ai déjà dit : Je ne le sens pas ce type.

- Mais moi je le sens bien, et puis je m’amuse pour une fois, laisse moi tranquille.

- Aï…

- Aller, va te mettre dans un coin, je te dis que je sais ce que je fais.*


Impuissant, le petit gecko descendis le long du dos puis de la jambe de son lié, et monta le long du mur pour se caler dans un coin, tout contre le plafond. Au moins lui serait à l’abri des potentielles attaques du serpent.
Pendant ce temps, Aï mettais en place se stratégie de stimulation. Il fixa innocemment Setsuna pour sortir un peu gêné : Mais… toi tu es très beau alors… tu dois attirer les regards… beaucoup plus que ce que tu semble croire pour moi… non ?

Quel doux regard... Et cette fois, chevrotante, pas très bien assurée... Un vrai chef d’œuvre. A savoir si c’était un authentique ou un contrefait... Une vulgaire copie. C’était une vrai délectation et cette chasse ne faisait que commencer. Après tout, chacune de ses paroles étaient dites dans un but précis, rien n’était dit au hasard ou en trop.

Quant au cobra, elle était toujours posée sur le lit, son poids creusant un peu la couette qui recouvrait la couche. Contrairement au petit gecko dont les conseils étaient plus que sage, Nak’ta elle laissait tout ça se faire, sans intervenir, il n’y avait pas besoin. En général, elle n’arrivait que lorsque Setsuna était vraiment en danger. Et puis le petit lézard ne l’intéressait pas le moins du monde.

Aï avait cet air fragile, tellement adorable, il était un peu comme la neige qu’on a envie de piétiner, ces personnes trop naïves qu’on a envie de faire craquer et pleurer... Mais à ce que venait de lui dire Setsuna, il lui rendait son compliment ce qui fit sourire davantage, plissant les yeux, il cessa de caresser la joue pour poser la main sur le bureau où il était toujours assit.

« Est-ce que tu sous entends que j’attire ton regard ? » Demanda le jeune homme dont le visage s’adoucit pour devenir un peu plus tendre, presque bienveillant. « Excuse moi, je ne suis pas très gentil de te taquiner comme ça. » Fit Setsuna qui se leva pour retourner sur son lit, reprenant la même position que lorsque son camarade est entré : assis sur son lit, contre le mur et face au bureau donc à Aï.

Il le regarda ainsi, la main droite sur son bouquin encore fermé, Nak’ta à ses côtés n’avait pas bougé d’une écaille.

« Je ne dois pas être ton genre et peut-être que tu n’aimes pas les garçons... » Fit Setsuna qui lui fit un sourire d’excuse mais dans le fond...il ne ressentait absolument pas de remord ou de gêne à faire tout ça.

Encore une fois, Aï, dans son parfait jeu d’acteur, parut presque choqué des paroles que venait de prononcer Setsuna. Petite sainte ni touche qu’il était, ou plutôt qu’il voulait ce faire passer, ce genre de réaction était toujours de mises, en s’efforçant bien sûr de ne pas tomber dans l’exagération. Auquel cas, sa couverture serait sans doute percé à jour. Car cet être maléfique, en plus de son coté véritablement démoniaque, semblait d’une intelligence tout autre que la moyenne, d’un raisonnement élevé, et d’une forte malignité. Le jeu était dangereux, et c’était cela que le petit brun aimait dans la confrontation avec ce prédateur. Là, il risquait véritablement quelque chose. Pas comme avec tout ses vieux riche et pervers sans cervelle.


Setsuna s’éloigna enfin de lui, et la rupture de leur touché libéra l’atmosphère d’une tension presque palpable. Aï se détendit aussi. L’avoir plus loin de lui lui permettrait peut être quelque gestes ou quelques erreur qui ne porterait pas à conséquence. Obligé de se surveillé au moindre millimètre quand il était si près, avait rendu tout son corps tendu, ses muscles tremblotant sous la pression. Maintenant, il pouvait respirer. Mais si c’était un moment de détente, le jeu n’en était pas terminer pour autant. Loin de la. D’ailleurs, le loup enchaina sur un sujet que blanche neige attendait depuis un moment. Il offrait une ouverture toute réfléchit, mais toute à l’avantage du brun qui l’avait attendu avec impatience. Tout cela n’était qu’une invitation de la part du démon, pour s’enfoncer un peu plus dans la toile, piège mortel, qu’il avait tissé.


A bien y regarder, les dernier agissements de Setsuna ne collait pas avec son esprit, ni son tempérament, à en juger par ce que Aï avait déjà put voir. Le fait de paraitre plus doux, de s’excuser que se soit oralement ou par le regard. Non, ça ne collait pas avec le prédateur sanguinaire qu’il sentait en lui. A moins qu’il souffre d’un dédoublement de personnalité ce qui serait presque impossible. Beaucoup trop rare comme maladie psychique. Et l’intelligence qu’il percevait chez lui l’incitait plutôt à penché pour de la pure stratégie. Très bien, alors entrons dans son jeu, et poussons le même un peu plus loin encore.
Aï baissa les yeux, fixant le livre d’histoire fermé sur son bureau, et d’une voix à peine audible accompagné d’une rougeur magnifique, il déclara innocemment :
Je… Non ce n’est pas… enfin… je ne sais pas…


Quelle perle, quelle magnificence, quelle beauté, quelle perfection ! Un chef d’œuvre ! Ça laissé rêveur ! Il ne savait pas quoi ? Si Setsuna était son genre ? S’il aimait les hommes ? Là, c’était carrément de la provocation.


Je… enfin je trouve que… que tu es… beau…


Et voilà qu’il en rajoutait en plus. Une toile de maitre était en train de se peindre sous ses paroles. L’air s’emplissait de toute sorte d’émotions plus prenante et plus noirs les unes que les autres. C’était un spectacle délicieux, envoûtant.
Mais pendant ce temps, Cal tremblait pour son lié, sachant que tout cela allait mal tourner…

Le silence était retourné dans la chambre, posé tranquillement mais il semblait fragile, un peu comme Aï qui semblait être mué par un trouble profond, le remuant pas mal... Car derrière ses prunelle se cachait quelques choses que Setsuna avait crû percevoir et c’est ce qui attirait le serpent pour le serpent.

Tranquillement posé, il attendait que son camarade lui dise quelque chose en rapport à ce qu’il venait de lui faire et il l’entendit bafouiller. Lentement, le métisse releva ses opales bleues sur celle de son vis-à-vis qui lui dit qu’il était beau. Un fin sourire étira les lèvres fines, plissant ses yeux.

Avec cette même langueur reptilienne, il étira une jambe et plia un peu plus l’autre, Nak’ta se déplaçant lentement pour aller sur les épaules de son lié, cherchant la chaleur qui lui manquait un peu. Elle se mis ainsi en écharpe sans s’enrouler sur son cou et sonda sa cuisse de sa langue fourchue. Le regard vert du Daemon, fendu d’une pupille noire fixa un instant Aï avant de poser sa tête triangulaire sur le ventre de Setsuna dont les doits caressèrent les écailles lisses.

Il tapota sur le draps du lit à côté de lui, tout en observant son vis-à-vis.

« Viens là. »

L’ordre était simple, posé sur une voix tranquille et duveteuse. Jamais Setsuna ne le forcerait ou le prendrait pas la main... L’autre devait être le maître de sa propre chute.

« Ne soit pas timide, je ne vais pas te manger. »

« Viens là. »


Cette réplique était presque terrifiante mais également prévisible. Aï resta un moment immobile, à peser le pour et le contre de la proposition qui venait de lui être faite. Il irait, oui, mais pas tout de suite. Continuant à jouer sa petite mijaurée, il détourna le regard, se recroquevillant légèrement sur lui-même pour accentuer cette impression de soumission et de fragilité. Sans doute ses gestes presque imperceptible furent capter par Setsuna, car celui-ci tenta de le convaincre en lui envoyant une phrase se voulant rassurante : « Ne soit pas timide, je ne vais pas te manger. ». Ça, le brun en doutait fortement, mais il était prêt à tenter l’expérience.


Il se leva doucement de sa chaise de bureau, fixa Setsuna et se mit à marcher vers lui avec une hésitation et une peur presque palpable. Ce qu’il devait se sentir puissant à cet instant, Aï lui donnant totalement l’impression qu’il le dominait, que ce soit mentalement ou physiquement. L’autre devait ce délecter de cette situation, il devait la savourer, jubiler de se plaisir intense d’être le roi des animaux. Le mâle dominant.
La fébrile petite chose sans défense arriva bientôt près du lit. Il regarda l’emplacement que tapotait précédemment le démon. Un peu trop prêt de lui pour une première approche. Il alla donc s’assoir un peu plus loin, à assez bonne distance de son interlocuteur.


Voila, maintenant qu’il était là, il attendrait la prochaine attaque ou sollicitation que ferait Setsuna à son égard. Dans ce jeu, c’était chacun son tour. Aï venait d’agir en ce déplaçant et en se rapprochant de lui-même, maintenant, c’était à l’autre de lancer les dés et de faire avancer la partie. En attendant, le jolie minois blafard étais penché en direction du sol, ses yeux fixant un point quelconque du plancher, ses bras tendu, les mains jointes, tombant entre ses petite jambes fines.


Si son corps était faible, son esprit lui était fort, et petit à petit, ce jeu visant d’abord à toucher le frisson, l’aventure, se transformait en vengeance personnel sur toutes ses personnes qui avait abusé de sa faiblesse physique. Ça devenait de plus en plus malsain…

C'était un jeu.

Et Setsuna laissait son adversaire s'approcher, venir à ses appels... Mais lequel des deux jouait le mieux ? Jamais, jamais le métisse ne baissait sa garde, jamais sa confiance n'allait à quelqu'un d'autre. Défaut, qualité, peu importait... Tout ce qui comptait, c'était d'amener l'autre à faire ce qu'il voulait.

Aï se leva doucement après un moment d'hésitation, marcha jusqu'au lit et s'y assit en creusant à peine le sommier du lit. Un poids plume, frêle, gracile, léger, facilement cassable physiquement. Alors qu'il était à côté de lui, le jeune homme ne bougea pas d'un cil, continuant de caresser le reptile, masse de muscle qui se mouvait de manière imperceptible.

* – Nak'ta... Va donc le sentir un peu...

« Tu as l'air crispé, Aï-chan. » Souffla Setsuna de son ton tranquille, se décidant à se tourner sans toucher l'autre, un simple regard orageux contre les océans de l'autre. Ciel contre Mer. « J'ai comme l'impression que je te mets mal à l'aise. »

Alors qu'il parlait, Nak'ta se mit à glisser, laissant un simple frottement doux, langoureux résonner entre son corps musculeux et le drap de la couette.

« Tu te souviens de ce que je t'ai dis l'autre jour sur le toit de l'école ? » Demanda le jeune homme qui souriait doucement, le regard brillant de cette lueur doucement mesquine et hautaine. Il étira lentement ses doigts jusqu'à une mèche qui traînait près du cou à la peau de lait. Lascivement, la mèche coula entre ses doigts qui reprirent la douce ligne noire, effleurant la peau.

« Je t'ai dis... Que si tu ne repoussais pas les autres qui se rapprochent autant de toi, les gens prendront ça pour une invitation. » Souffla Setsuna qui avait presque l'air détaché mais concentré, les yeux mi-clos, il regardait le cou blanc avant de reporter son regard sur les deux vagues rosées de son vis-à-vis.

« Est-ce que c'est une invitation ? »

Il souriait et darda son regard orageux dans les profondeurs bleues de Aï qu'il se mit à caresser assez lascivement, allant et venant avec lenteur entre la nuque et le cou, passant derrière l'oreille. Le geste était tendre, chaleureux et le contact de leur peaux les échauffa légèrement. Le coeur du métisse lui battait à un rythme tout à fait tranquille et mesuré, la respiration calme.

« Si tu ne dis rien... »

Setsuna avait commencé sa phrase en arrivant au premier bouton de chemise qu'il venait de défaire pendant qu'au même moment, Nak'ta passait le long de la cuisse de Aï, frottant largement son corps lisse et frais à travers la peau. Elle se laissa couler au sol, laissant un sifflement s'échapper, gonflant de manière brève sa couronne, comme si elle était un peu agacée mais parfaitement résignée.

Aï frissonnait de plus en plus. Frissonnait ? Non, tremblait plutôt. Ah il avait voulut sentir le danger, tout proche de lui, le frisson de l’aventure. Là, il le sentait plus que bien, et le Aï si déterminé à peine deux seconde avant arborait désormais un état d’esprit beaucoup plus en retrait. Était-il en train de se rendre compte de son erreur ? Oui, c’était le cas. Il avait été borné, sûr de lui, de ses capacités, de sa personne, mais maintenant, il avait LE moment de lucidité qui lui faisait prendre conscience de l’ampleur de sa stupidité. L’élément révélateur ? C’était ce serpent qui s’approchait doucement de lui, glissant lentement mais surement, avec cette même attitude doucereuse qui se lisais chez son lié. Blanche neige ne s’en était pas rendu compte avant, mais Setsuna était vraiment un prédateur, et pas simplement un de ses frimeurs hautain. La petite chose apeurée et sans défense appela mentalement le petit Gecko.


*- Cal…

- Oui ?! se précipita le lézard

- Je crois que j’ai fait une bêtise…

- Je te l’avais dit ! Si seulement tu m’avais écouté Aï !

- Je crois que… je crois que j’ai peur…

- Ne t’en fait pas, on va se sortir de la.*


Il marcha le plus vite qu’il put sur ses petites pâtes, traversant le mur à la verticale, et rejoignit rapidement son alter-égo, encore tremblant. Il fallait se reprendre, maitriser son angoisse, et jouer le jeu jusqu’au bout pour effectuer une sortie de plateau parfaite. Prit dans ses pensées et surtout dans sa frayeur, Aï n’avait pas entendu la première phrase du démon à coté de lui, mais la deuxième ne manqua pas de le ramener à la réalité. Il tourna son visage quelque peu apeuré vers lui, juste à temps pour le voir se saisir d’une de ses mèches de cheveux avec se regard sournois et maléfique. Il ne bougea pas et l’écouta poursuivre son discoure. Et la question tomba. Le brun déglutit avec difficulté, les mots s’étouffant dans sa gorge, ne trouvant pas la force de répondre. Pourtant il le fallait, car Setsuna venait de faire comprendre clairement ses intentions s’il ne se décidait pas à répliquer.


Les mots venaient enfin, petit à petit, mais ils repartirent aussi vite qu’ils étaient apparues, enfouie sous les écailles de Nak’ta qui glissait lentement le long de sa cuisse. Le daemon avait l’air menaçant, gonflant sa peau, la laissant reposer, se laissant tomber ainsi jusqu’au sol. Le regard de Aï avait suivit l’animal, et lorsque celui-ci s’éloigna il le remonta bien vite sur l’étudiant qui lui faisait face. Il fallait agir et vite, se dépêtré à tout prix de ce piège dans lequel il s’était fourré. En espérant qu’il n’était pas trop tard…


Je… C’est vrai… Je m’en souviendrais à l’avenir…


Sa voix avait du mal à sortir, encore trop a l’étroit dans sa gorge pour être clair, mais l’essentiel était qu’il avait réussi à parler et à faire comprendre ce qu’il voulait dire. Sur ce il se leva et se dirigea vers la sortit, le point qu’il voulait atteindre a tout prix. Il passa juste devant Setsuna, lutta contre lui-même pour ne pas le regarder et plonger dans ses yeux pervers et…

Ça y est... Le poison commençait doucement à faire effet, lentement mais doucement, il était temps de relâcher un peu la pression des anneaux autour du jeune homme qui semblait soudainement nerveux. La main toujours caressant la peau claire, Setsuna attendit que l’autre lui réponde et comble de joie, il ne répondit pas du tout à la question la plus croustillante... Quel dommage ! Mais le métisse souriait tout de même, pas franchement démonté d’être fuit de la sorte.

« Tu n’as pas répondu à ma question, Aï-chan... » Souffla alors Setsuna qui le regardait aller à la porte, si vraiment il était naïf, il n’y avait pas vraiment de raison à ce qu’il s’enfuit comme ça... « Je pensais que tu me trouvais beau... Alors, ça ne te plait pas, hum ? »

Question simple, posée d’une voix calme alors que Nak’ta observait, revenant finalement au lit près de son lié.

*—Il a peur... Il ment... Il y a quelque chose de sssuspect avec ssse garssson... Le lézard est trop réfléchi.

Le reptile cligna de ses yeux vert perçant, d’un jade vicieux, analytiques.

« Soit, je comprends Aï-chan... Si tu n’aimes pas ça, je ne te forcerais pas. » Déclara le jeune homme qui s’allongea dans son lit, les bras sous la tête, fixant le plafond.

Non, il n’allait pas lui courir après... Non, il n’allait pas le retenir s’il voulait partir... Après tout, ils étaient dans la même chambre et le métisse savait qu’il aurait tout le temps du monde pour faire tomber l’autre dans ses filets...

« Je comprend que tu aies peur de te jeter à l’eau tu sais, si tu ne sais pas vraiment de quel bord tu es... Mais peut-être qu’il faudrait essayer un peu non ? Ne serais-ce qu’un baiser... Tu es trop timide pour ça ? »

Une autre question, lancée en l’air mais tout à fait calculée, tout n’était qu’une question de tests et de tâtonnements.

Aï continuait son chemin, concentré sur la porte qui représentait sa sortie de secoure en cas d’urgence. La seule sortie possible en fait. Et il fut extrêmement soulagé de ne pas la voir entravé par un corps qu’elle qu’il soit. Il posa sa main sur la poignée, avec cette si forte envie de prendre ses jambes à son cou. Mais la voix résonante de Setsuna le paralysa soudain. Ce n’était pas qu’il venait de dire quelque chose de choquant ou autre, mais à présent que le brun avait pris conscience de sa peur, le simple timbre de sa voie le faisait trembloter. Il se sentait réellement vulnérable, comme une proie sans défense face au chasseur qui la traque sans relâche.


Il resta donc sans bouger, la main crisper sur la poignée. Il n’avait pas répondu à sa question, certes. Mais était-il bon de lui répondre ? Et en quels termes ? Aï cherchait ses mots, mais l’autre aux cheveux bleus aussi électriques que son regard enchaina. Il comprenait ? Non, ça ce n’était pas une réplique de circonstance, les sens aiguiser de la bête devait avoir saisi que quelque chose clochait dans son attitude, et Aï ce maudit d’avoir agit avec une telle précipitation. L’important maintenant était de retrouver son sang froid, et le contrôle de ses émotions pour redresser la situation avant d’être mis à nu.


Setsuna reprit de nouveau la parole. Mais cette fois, ses phrases sonnaient comme un défit. Oui, en fait c’était totalement cela, il lui lançait un défit. Le cerveau du brun ce mit à tourner à pleine vitesse. Etait-ce un test ? Voulait-il mettre à l’épreuve ses capacités à réfléchir ? A analysé la situation ? A ce Contrôler ? Ce garçon était beaucoup trop imprévisible pour qu’il sache quelle était la meilleure technique à adopter. Il avait beau retourner le problème dans sa tête, rien ne lui apparaissait comme LA situation efficace. Dans ces cas là, et avec l’expérience qui était la sienne, Aï savait que la meilleur défense à adopter était le laisser aller. Ce laissé porter par les événements et improviser en temps voulu.


Quelque part, ce fut une bonne décision. Il prit une longue mais discrète inspiration. Les battements de son cœur sa calmèrent, ses muscles se détendirent et sa main lâcha la poignée. Il se retourna lentement et fixa son regard hésitant sur Setsuna, tranquillement installé sur son lit.
Cal qui avait comprit pourquoi et comment la situation allaient tourner n’intervint pas cette fois, convaincu lui aussi que c’était là la meilleur décision à prendre.


Aï se laissa tomber doucement en arrière, adossant son corps fin et léger contre la porte. Ses yeux redescendirent pour fixer le sol, ses main virent au devant de ses jambes pour se rejoindre de façon à paraitre gêner et indécis. Ce n’était pas une situation aisé, non, pas du tout.


Je ne sais pas… peut être qu’essayer… enfin je…


Ses joues avait reprit cette couleur rosés, son corps optait pour une position de retrait, son regard fuyait toujours et pourtant, ce n’était pas un total refus. Pourtant, ce contre-sens n’était pas stupide, au contraire. Toute les première fois font peur n’est ce pas ?

Finalement... Il s’était arrêté dans sa fuite et Setsuna ne bougea pas, attendant qu’il parle, sans le regarder... Nak’ta le faisait pour lui et n’avait donc pas besoin de tourner la tête pour ça... C’est donc toujours allongé dans une position nonchalante que le métisse entendit la réponse hésitante de son camarade de chose qui décidément avait tout l’air d’une pauvre petite chose abandonnée...

De la pitié ? Non... Pas vraiment, plutôt de l’amusement. Setsuna se demanda comment un être d’apparence si faible pouvait avoir survécu jusque là... A moins qu’il n’y ait une pointe de faux, dans tout ça. Mais Setsuna s’en fichait totalement... Que l’autre en face soit réellement ainsi ou non, la partie n’en était que plus captivante et intéressante pour lui qui s’amusait à mordre ici et là sans jamais toucher les points vitaux... Non ce qu’il voulait, c’était l’affaiblir, petit à petit, le plier à ses dents, à son poison pour mieux lui sauter à la gorge après.

Doucement, le métisse passa sa langue sur les lèvres et il se tourna, observant Aï adossé à la porte, les joues teintées d’un rose prude. Avec sa lenteur reptilienne, il s’assit au bord du lit et se leva souplement pour s’approcher d’Aï qu’il regard par le haut. Il le toisa, le regard inflexible, infaillible et il sourit, doucement. Avec la même tendresse dont il avait fait preuve plus tôt, il attrapa délicatement les mains et il reprit à reculons le chemin inverse, attirant le jeune homme jusqu’au lit...

Sournoisement, alors qu’il plongeait ses yeux dans ceux profonds d'Aï-chan et activa son pouvoir de confiance, histoire que l'autre se sente plus sûr de lui, pour qu’il soit moins crispé et surtout moins méfiant. Accompagnant le pouvoir qu’il laissa émaner de lui, Setsuna finit par s’asseoir sur son lit et recula, incitant le jeune homme à le suivre... Et à être à genoux, les jambes du métisse entre celle d’Aï.

« Voilà... Doucement, ça va bien se passer... »

La voix était basse, ronronnante et suave, traînante tout comme le pouvoir, ça ne l’affaiblissait pas trop il en mettait suffisamment pour faire effet, dosant selon la personne qu’il avait en face... Et même si ça le rendait un peu plus faible, pour embrasser Aï ça irait sans soucis. D’ailleurs il n’avait toujours pas lâché les mains et embrassa la paume de l’une d’elle, dardant sa langue en son creux pour remonter un doigt, levant ses yeux d’un bleu orageux sur ceux bleu océan...

« Approche... »

Son autre main s’était glissée dans la nuque et il l’attira à lui avec cette fermeté toute mesurée pour enfin coller ses lèvres à celles de la pauvre brebis. Oh il ne fit rien de si méchant... il ne fit que goûter aux lèvres, un simple baiser... il caressa les lèvres de sa langue et de ses lèvres subtilement humides, une grande douceur presque frustrante...

« Tu en veux encore ? » demanda le métisse qui joua de sa langue, la glissant sans prévenir entre les lèvres de son camarade mais ce fut bref, le temps simplement de poser sa question et lécha à nouveau les lèvres de manière un peu plus provocante.

Aï entendit les mouvements de l’autre étudiant, sans les voir, les yeux toujours fixés sur le sol. Il aperçut les pieds de ce dernier ce rapprocher de lui, et son regard se releva doucement au fur et à mesure qu’il venait vers lui, pour finir par sa planter dans les prunelles du démon. Son souffle se coupa un instant, il avait l’impression de tomber dans ses yeux bleutés. Une chute interminable et terrifiante, redoutant à chaque instant l’impact final qui y mettrait fin. Les mains de Setsuna attrapèrent les siennes, légèrement tremblotantes. Il se laissa attirer doucement, avant de comprendre la destination qui l’attendait s’il le suivait. Il fut soudain pris d’un accès de peur, son cœur accéléra soudain, une perle de sueur froide perla sur le coté de son front. Et puis presque aussi tôt, elle s’évanouie. La peur s’envola comme elle était venue, laissant à Aï une impression étrange de bien être. Il était comme rassurer… enfin, non, c’était autre chose, mais il n’arriverait pas à le définir.


Docilement, le brun ce laissa donc entrainer jusqu’au lit ou il se plaça presque tout naturellement sur Setsuna, ses yeux ne quittant pas ceux qui l’hypnotisait. La voix de l’étudiant vînt caresser ses tympans. Elle était presque rassurante, douce. Il ne savait pas pourquoi, mais tout irais bien, oui, Aï en était certain, tout irait parfaitement bien. Son rythme cardiaque était un peu accéléré, sans battre la chamade, juste à peine au dessus de la normal, et la rougeur de ses joues s’était significativement atténué.


Les lèvres, puis la langue du prédateur passèrent sur l’une de ses mains. Le moment approchait, mais il était calme et sûr de ce qu’il faisait. Il n’était pas angoissé et n’allait pas se sauver en courant. De plus, la curiosité de ce qui allait suivre le motivait à rester ainsi. Setsuna lui dit se s’approcher, il obéit, guidé par la main dans sa nuque, et se pencha doucement sur lui, rapprochant leurs visages pour finalement sentir les lèvres humides sur les sienne. Ses yeux se fermèrent un instant comme par automatisme, et les rouvrit peu après, en sentant le contact chaud de la langue sur ses lèvres.


C’était une sensation agréable, envoutante, qui ne ressemblait en rien aux léchouilles dégoutante des porcs avec qui il avait l’habitude de... travailler. Là, c’était subtile, doux, chaud. S’il en voulait encore ? Son corps hurlait le oui pendant que sa tête murmurait le non. Malheureusement, elle le murmura trop faiblement, et le corps l’emporta sur l’esprit. Il ne répondit pas vocalement, mais sa bouche vint attraper la lèvre inférieure de Setsuna, l’aspirant entre les siennes, mordillant doucement de ses dents. Ses yeux étaient mi-clos, déjà légèrement embrumé, et sa bouche se colla de nouveau à sa jumelle. Sa langue se mêla à celle qui la cherchait.


Il tremblait, sa peau frissonnait, la température de son corps augmenta, son souffle était plus court. A peine un baisé et l’excitation montait en lui aussi vite que l’adrénaline qui parcourait ses veine faisant cette fois, battre fortement et rapidement son cœur.

A peine un regard avait été échangé, Setsuna souriait toujours légèrement, son regard laissant filer une lueur mesquine. Doucement mais sûrement, il amenait Aï à commettre des erreurs et la première fut savourée comme il le fut. Le baiser du jeune homme timide se révéla être beaucoup plus assuré, poussé par le pouvoir que le métisse mettait en avant. Il gémissait de manière sourde, basse alors que son camarade s’amusait à le mordiller avant d’y glisser sa langue...

Setsuna su alors que l’autre n’en était pas à son premier baiser... Loin de là vu la manière dont il tournait avec agilité sa langue, dont il faisait usage de ses lèvres... Un sourire s’étendit sur les lèvres de Setsuna qui avait bien envie de rire aux éclats mais il garda ça pour lui, passant ses bras dans le dos de son camarade pour l’attirer à lui et attisa un peu son pouvoir, comme s’il jetait de l’essence sur un feu qui s’embrasait violemment. Il gémit d’une manière un peu particulière, à la fois un peu soumise et à la fois un peu agressive. Il se mit doucement à caresser les reins d’Aï, histoire de le motiver et surtout de fire un peu gonfler les organes pour les rendre plus sensibles et réceptifs à ce qui se passait plus haut.

Dans un bruit humide, doucement mouillé, Setsuna bascula légèrement la tête en arrière pour stopper le baiser et regarder Aï les yeux mi clos et à travers un voile quelque peu brumeux par le désir qui grimpait, brillait encore cette lueur acérée, qui semblait vous percer le crâne de part en part.

« On dirait que je t’ai percé à jour... » murmura Setsuna, la voix suave, le souffle brûlant alors que sa main se glissait sur la joue puis entre les mèches fines, délicates, tout comme le corps de ce jeune homme qu’il avait en face de lui.

Un coup de langue sur les lèvres.

« Alors... T’es pas si timide que ça hum... ? » Dit le jeune homme qui dardait son regard perçant dans les bleus profonds de l’autre, tout en le maintenant à la taille... Il ne savait pas où se cachait le petit gecko... Mais il était sûr d’une chose : ça ne le gênerait absolument pas à l’avenir de toucher le petit Daemon pour jouer avec...

Le baisé fut rompu. Les yeux se retrouvèrent et ne se lâchèrent plus. La voix résonna… Cette voix doucereuse à l’habitude avait cette fois une pointe d’assurance encore plus prononcé qu’auparavant, tout en gardant ce timbre suave qui faisait tourner la tête au petit brun. Les mots s’enchainait difficilement dans sa tête, mais lorsque la phrase prit enfin du sens, Aï se rendit compte de son erreur, sans pourtant réussir à ce défaire de cette étrange emprise. Il ne pouvait pas encore réagir. La langue du prédateur vint de nouveau taquiner ses lèvres, augmentant le désir qui montait inexorablement. Une envie forte et implacable.


La deuxième phrase parvint plus rapidement à son cerveau, ne laissant plus aucun doute sur ce qu’il ce passait. Le piège c’était refermé, et Aï c’était sans doute déjà enfoncer trop loin pour parvenir à en ressortir. Il chercha un soutient mental, mais ne parvint pas à trouvé Cal. Son esprit était comme fermer, entravé par Setsuna. Il avait l’impression d’être une marionnette aux mains de son maitre. Sans volonté, sans force, sans vie… Mais malgré ça, son esprit, bien que ramolli, dépassa presque naturellement cela pour chercher une parade. Il essayait de s’en sortir, même si la situation était perdue.


Je ne sais pas… ce qu’il m’arrive je… je me sens vraiment… étrange…


Sa voix était faible, presque un souffle, un murmure. Il continuait de fixer le garçon, sans pouvoir s’échapper, mais ne prit pas de nouvelle initiative, bien que son corps en demandait encore et encore… La chaleur irradiait en lui, asséchait sa bouche, lui donnait des difficultés à trouver son oxygène. Une horrible sensation si prenante et intenable ! Une véritable torture, rien de moins…

Setsuna regardait l’autre, sans faillir, un mince sourire étirant ses lèvres, celui là quittait rarement les lèvres fines car peu de choses agaçaient le métisse, après tout. Lentement, suavement, il passa son muscle sur ses lèvres, les humidifiant alors que Aï lui répondait, la voix hésitante, troublée...

Alors doucement, sournoisement, Setsuna augmenta un peu la force de son pouvoir de confiance, laissant l’autre croire qu’il avait le dessus, le poussant à commettre des erreurs à se sentir trop sûr de lui.

—Vraiment... Dis-moi... comment tu te sens ? Demanda le jeune homme qui glissa ses mains sous le vêtement, remontant sur les côtes, touchant la peau douce, chaude... Et la cage thoracique, ridiculement petite, étroite... Doucement, de ses pouces, il se mit à frôler les grains de chair tendre, s’approchant de son camarade, il glissa sa langue sur la pomme d’Adam, remontant lentement, laissant un sillon frais derrière jusqu’à arriver au menton qu’il embrassa.

—Parle moi, Aï...

Un mordillement, des caresses lentes, lascives, contrastant avec la chaleur qu’était son souffle. Puis Setsuna s’approcha des lèvres encore une fois, lentement, doucement, et s’arrêta à quelques millimètres à peine.

—Dis le... Tu n’es pas timide, n’est-ce pas... ? Tu n’as pas à te cacher de moi...

Un sourire, le même, toujours... Celui d’un prédateur, calculateur et terriblement patient.