Avis de tempête à la bibliothèque [Fini]

Bon il fallait dire qu'ils exagéraient là. Ce livre était fondamentale, il était nécessaire et Rei en avait ABSOLUMENT besoin, immédiatement. Il devait vérifier quelquechose d'important dedans.
Bon oui, il était encore jeune dans cette profession et il venait de finir ses études mais il n'avait pas encore les expériences et appliquer TOUTES ses connaissances se révélait parfois plus compliqué que prévu. C'est pour ça qu'il avait besoin de ce livre sur la psychologie, cet espèce de guide mais malheureusement, il l'avait oublié en France. Oh, il se rappelait exactement où, c'était sur sa table de nuit. Il avait donc demandé à sa mère de le lui envoyer mais elle était submergée de travail. Et lui ?
Il n'était peut-être pas débordé à l'autre bout de la terre ? Ce n'était pas parce qu'il avait fini ses études qu'il pouvait se la couler douce, ça, non !
Alors qu'est-ce qu'il avait fait ? Il avait bien sûr commandé le livre à la bibliothèque et qu'est-ce qu'on lui avait répondu ? Qu'il arriverait dans un mois. Bon... Il pourrait être patient, attendre un mois, ce n'était pas si grave mais là, ça faisait un mois et il en avait plus que besoin et qu'est-ce qu'on lui disait ? Qu'il y avait un retard ? Mais cette vieille bique s'y était prise 2 semaines plus tard pour commander ce simple livre ou quoi ? Elle le jugeait de son air sévère derrière ses lunettes rectangulaires, les lèvres pincées tandis que lui commençait à prendre un air excédé et sentait qu'il allait péter les plombs. Mais cette vieille fille ne foutait rien de la journée, elle passait sa journée derrière son petit écran à vérifier que tel livre était bien rangé à sa place au millimètre près.
Oh oui, il l'avait vu manquer la syncope lorsqu'un élève avait malencontreusement inversé « BAU001 » avec « BAU002 » la semaine dernière alors elle pouvait pas passer une simple petite commande qui était de plus EXTREMEMENT importante ? VIEILLE PEAU, VA !

Raaaah, il fulminait, oui, il avait envie de casser cette vieille femme face à lui qui la retardait dans son travail. C'était un cas d'élève extrêmement intéressant qu'il avait trouvé et il était incapable de pouvoir y faire quoi que ce soit. Il n'en dormait presque plus la nuit et était presque incapable de manger. Avait-elle vu l'état dans lequel l'absence d'informations le mettait ? Il était tout pâle et avait de grands cernes noirs sous les yeux. Bon ok, ça ne gâchait rien à sa beauté naturelle, ça lui donnait juste un air plus fragile que la normale mais bon, c'était quand même catastrophique !
Aller. Calme.

On inspire.
On expire.
On recommence.

Et surtout. On reste calme. Un sourire amical, légèrement séducteur et malicieux étira les lèvres du psychologue. Tout était faux, archi faux mais cette vieille peau n'y verrait que du feu. Après tout, cette vieille fille devait tomber facilement sous le charme des beaux jeunes hommes. Il parla de sa voix suave :

- Excusez-moi Mademoiselle, le livre que j'avais commandé la dernière fois est vraiment TRES important pour mon travail. Auriez-vous l'amabilité de me préciser quand vous l'aurez ? Ce serait très aimable de votre part...

Elle leva la tête pour le juger un instant du regard tout en remettant ses lunettes sur son nez, car elles commençaient à glisser puis elle retourna sur son écran à tapoter dessus en grommelant d'une voix sans sympathie et cassante :

- 'Sais pas. Pas que ça à faire. Il y en a qui bossssssssent ici, mÔnsieur, on ne peut pas s'occuper de tout le monde en même temps alors je vous prierai de bien vouloir attendre, comme tout le monde.

Ouh ça faisait mal. Même très mal. Ne pas perdre son sang froid et garder son sourire visé même s'il commençait à se crisper :

- Mais c'est que j'en ai absolument besoin dans mon travail, il est impératif que je l'ai...

Elle l'ignora tout simplement. Le brun aux longs cheveux commença à lui faire les gros yeux avant de se mordre la lèvre en levant les yeux au ciel puis en se passant la main dans les cheveux puis en soupirant et elle releva à cet instant la tête :

- C'est tout ? Je ne peux pas vous aider davantage alors veuillez débarrasser le plancher au lieu de soupirer, vous gênez mon travail. Tssk les jeunes de nos jours...

Ne pas craquer.. Ne pas craquer... Ne pas craquer... Ne pas.... WAAAAAAAAAAAAAAAW... Que c'est dur... Le psychologue fronça les sourcils cette fois-ci et commença à ouvrir la bouche lorsqu'il fut coupé par une voix masculine...

Invité

[Alors tout d'abord je m'excuse sincèrement des quelques mois de retard avec lesquelles tu reçois ma réponse et a vrai dire je n'ai aucune excuse ... j'espère juste que mon post te vas. Si tu as des recommandations, tu n'hésites pas. Je te dois bien ça, après t'avoir fait poiroté aussi longtemps. J'espère aussi que tu acceptes de continuer le RP. Je te promet, je ne mettrais plus autant de temps!]

Bonne humeur, ou mauvaise humeur ? Telle pouvait être la grand question que l’on se posait lorsque l’on quittait Mikieru le soir. Effectivement, on ne pouvait pas savoir s’il allait encore être de bonne humeur le matin et en une nuit il pouvait passé du gentil prof et méchant prof sadique. Ce matin, en l’occurrence, ce fut un prof d’une forte mauvaise humeur qui se réveilla. Alors qu’il se sentait d’attaque pour tyranniser quelques élèves, notre jeune adulte se rappela qu’aujourd’hui il n’avait pas de cours à donner, ce qui ne fit qu’accentuer sa mauvaise humeur.

De plus, s’était sa journée poisse aujourd’hui. Tout commença par le renversement de son bol de café en brulant sur sa chemise blanche. Il jura fortement et alla se changer. D’un mouvement de rage il enfonça sa chemise dans la poubelle. Elle était foutue. Alors autant la jeter tout de suite. De la même manière il constata qu’il n’avait plus qu’un vieux pull bleu marine à se mettre. Il soupira rageusement, n’ayant pas d’autre choix que d’enfiler cet habit. Heureusement que son jeans n’avait rien reçut. C’était le plus stylé de ceux qu’il avait.

Ce fût donc, vêtus de ce vieux pull qui dénigrait toute image de prof sérieux qu’il avait réussit à forger, que Mikieru pénétra dans la bibliothèque. Sans un regard vers la femme au guichet, il se dirigea vers la seule table de libre. Mikieru aurait adorer virer quelques élèves, juste pour le fun et l’envie d’embêter ce qui lui servait de gagne pain. Mais bon, il n’en voyait pas vraiment l’utilité, si ce n’est pour son besoin personnel.

De cette manière, donc, Mikieru s’assit à table et se plongea dans la préparation de son prochain cours sur Shakespeare. Barbant comme je ne sais quoi, mais bon. S’était au programme. Autant faire un peu chier les élèves qui n’avaient rien demander. Mais, alors qu’il épluchait la célèbre partie dans laquelle Hamlet disait « to be or not to be » un bruit attira son attention. Visiblement la bibliothécaire avait quelques problèmes avec un crétin. Mikieru secoua la tête, soupira, exaspéré et replongea dans son livre. Mais l’autre con continuait. Putain, mais qu’il se la ferme un peu !

Un autre soupire plus tard, Mikieru se leva, abattant ses mains avec violence sur la table. Il réussit ainsi à capter l’attention du merdeux, se dirigea ensuite vers lui et s’arrêta devant lui. Fixant son regard émeraude sur l’inconnu, notre professeur dit froidement :

« je crois qu’elle a été on ne peut plus claire. Donc maintenant tu bouge ton petit cul de là et tu vas nous foutre la paix. »

Mikieru fronça légèrement les sourcils et ajouta rapidement

« et ceci est un ordre, et non une demande. »

[Absolument pas grave, j'avais d'ailleurs complètement oublié ce sujet T.T" en plus, ta réponse m'a tellement fait rire que je n'ai pas pu m'empêcher d'y répondre immédiatement... =')]

Notre psychologue allait massacrer une vieille peau lorsqu’une voix masculine lui coupa la parole et il cru un instant qu’une bonne âme viendrait le sauver de cette fâcheuse situation, qu’un beau chevalier en armure blanche le ravirait à cet affreux dragon. Il tourna un regard plein d’espoir reconnaissant vers la personne qui parlait :

« je crois qu’elle a été on ne peut plus claire. Donc maintenant tu bouge ton petit cul de là et tu vas nous foutre la paix. »

Voilà qui était fâcheux. Voilà un autre dragon qui venait l’enquiquiner…

« et ceci est un ordre, et non une demande. »

Si jamais Rei n’avait pas eu cette sorte de grâce naturelle, il se serait retrouvé bouche grande ouverte en un rond parfait tout en fixant l’inconnu sans réagir mais comme il avait un minimum de pudeur, le beau brun se contenta de n’afficher qu’une mine vide d’émotion tout en observant l’individu qui lui faisait face sans réagir. C’était un jeune homme plutôt séduisant avec des cheveux bruns à reflets blonds ainsi qu’une paire d’yeux verts mais qui gâchait en cet instant toute cette beauté avec un air sévère et impatient. Il était habillé avec un pull bleu marine et un jean, pas vraiment classe…
Le jeune psychologue eu le temps de se remettre de son choc psychologique avant de rétorquer d’une voix parfaitement contrôlée et experte :

« Plait-il ? »

Il tiqua, cependant, un tout petit instant laissant voir un brin d’énervement s’installer sur son visage blanc avant de remonter lentement ses lunettes sur son nez et de continuer :

« Jeune homme, pourriez-vous avoir l’amabilité d’exprimer un peu de respect pour votre aîné ? Ce n’est pas parce que je viens d’arriver dans votre établissement que vous pouvez vous permettre de vous comportez ainsi. »

Le jeune homme aux yeux améthystes continua son discours, gardant un sourire crispé même s’il n’avait qu’une envie en cet instant précis : foutre une énorme baffe à ce morveux prétentieux puis exploser la tronche de la vieille par terre jusqu’à ce qu’elle le supplie d’arrêter et lui garantisse l’arrivée de son livre pour enfin se calmer les nerfs avec un charmant jeune homme ou une adorable demoiselle :

« Vous semblez être nerveux, d’ailleurs, si jamais vous avez des problèmes, n’hésitez pas à venir me voir dans mon bureau. Maintenant, retournez à vos occupations s’il-vous-plait, j’aimerais finir de m’entretenir avec la charmante dame que voici à propos d’un livre important. »

Il ne s’attarda pas davantage sur le gamin pour se reporter sur la vieille pie :

« Madame, je dois vous dire que mon métier est aussi honorable que le vôtre : vous aidez nos jeunes étudiants à s’instruire et à devenir de parfaits êtres civilisés. Pour ma part, je les aide à devenir des personnes équilibrées. Mais en ce moment, je fais face à un cas compliqué et j’aurais réellement besoin de ce livre… »

Elle l’ignora superbement avant de lancer une pique à l’étudiant :

« Monsieur, nous sommes dans une bibliothèque. Même si vous me portez secours, j’aimerais que vous surveilliez votre langage et que vous évitiez de FAIRE DU BRUIT DANS MA BIBLIOTHEQUE ! »

Wouh ! Le dragon refusait l’aide de son compatriote, c’est que c’était vraiment teigneux ces bêtes-là… Un petit sourire amusé et malicieux ne pu s’empêcher de venir se coller à l’extrême coin de la bouche rose du psychologue tandis qu’il essayait du mieux qu’il pouvait de le faire disparaître le plus vite possible…

Invité

« Jeune homme », « l’amabilité d’exprimer plus du respect », « ainé » …. Mais dit donc, pour qui il se prenait le minus là ? Non mais sérieux, même s’il était plus âgé, Mikieru n’avait aucune raison de lui montrer du respect, étant donné qu’il avait horreur qu’on pique une crise dans un lieu tel que la bibliothèque, lieu de recueille et de travaille. Et nombreux était sans doute ceux que cet énergumène faisait réellement chier. De plus, le fait qu’il lui ordonne quelque peut de retourner à ses occupations, déplut plus que fortement à notre jeune prof. Ce dernier eu un petit haussement de sourcil, étonné par ce que cet inconnu venait de dire. Lui, se désintéressa de l’anglais et se retourna vers la bibliothécaire. Comme si de rien n’était ? AH non, il n’allait pas se laisser faire. Certes, Mikieru était un minimum patient, mais sa patience atteignait rapidement - sûrement un peu trop vite …- ses limites. Donc, s’apprêtant à rétorqué quelque chose qui pourrait clouer le bec à ce salaud, l’anglais était sur le point d’ouvrir la bouche quand ce fut la bibliothécaire elle même qui prit la parole, s’adressant sur un ton froid et désagréable à Mikieru.

Celui-ci la regarda, plus qu’étonné, limite choqué, ne s’y attendant pas que cette jeune femme lui fasse la morale sur le pourquoi du comment il n’avait pas le droit de crier dans SA bibliothèque. Alors ça, c’était ce que l’on appelait plus communément, « la cerise sur le gâteau » ou plutôt « la goute d’eau qui fait déborder le vase ». Mikieru resta figé et interdit durant plusieurs secondes. Si elle l’avait traité d’abruti, cela aurait eu le même effet sur notre jeune homme, au moins ça aurait été clair et net.

Mais, reprenant aussi rapidement qu’il le pouvait ses esprits, son étonnement se transforma d’une seconde à l’autre en énervement. La haine qui s’était accumulé en lui forçait le passage pour sortir. Ce sera donc la jeune femme qui risquerait de tout se prendre dans la figure et qui serait sa victime. M’enfin, se retenant du mieux qu’il put, il lui adressa un sourire ironique, avant de se désister et se tourner vers l’emmerdeur de service. Mikieru respira lentement, avant de dire tranquillement :

« Écoute je n’ai pas envie de me prendre la tête aujourd’hui, mais je me doit de mettre quelques choses au clair auparavant »

Il se redressa légèrement, avant de reprendre tout aussi calmement

« Tout d’abord donc, je ne suis pas ton ainé, ayant 24 ans. A mon avis tu n’es pas beaucoup plus âgé que moi, donc va falloir qu’on se respect mutuellement. Et puis, non je ne suis pas nerveux, juste un peut énerver que tu as fais autant de bruit alors que j’étais entrain de bosser. Ce qui nous amène au troisième point : mes occupations. Vois-tu, j’aimerais y retourner, malheureusement si tu continues à parler ainsi, je n’arriverais pas à avancé dans mon cours d’anglais. Le bruit et le travail ne sont donc pas compatibles. »

Il se tut ensuite, laissant le silence s’installer entre eux. Durant les quelques instants qui lui restait avant que l’inconnu de réponde, Mikieru observa ses moindres tic qui pouvait peut-être signifier un malaise ou une réaction quelconque.

Le psychologue regardait donc avec amusement l’élément perturbateur numéro deux se faire trahir par l’élément perturbateur numéro un alias le dragon de la caverne du Savoir. Il prenait un air tellement stupéfait qu’il en paraissait presque mignon et qu’on aurait presque envie de le prendre dans ses bras si on ne savait pas qu’il y avait une bonne tonne de picots sous cette apparence trompeuse. Et non, petite sirène, Rei ne se laissera pas avoir !
Réussissant enfin à reprendre son sérieux et à garder un visage stoïque, il observa attentivement le garçon se demander s’il allait passer ses nerfs sur la bibliothécaire ou sur le psychologue qui semblait, à première vue, une proie plus facile.

Eh bien, le jeune homme déçut profondément Rei en choisissant de se préoccuper de la proie la plus facile : c’est-à-dire lui. Ralala, c’est qu’il était prévisible en plus, ce petit bout de chou !
Le jeune homme aux longs cheveux noirs en avait un peu marre de toute cette histoire, c’est vrai, quoi, à la fin, il voulait juste son livre pour pouvoir bosser tranquille et il tombait sur une armée de cons ! Pauuuuuuuuvre Reichouchounet d’amour, aucune pitié envers lui !
Ahem…

Donc le morveux décida de s’attaquer à lui. Mais comment ? Il décida de ne pas lui hurler dessus et d’essayer de prendre une voix contrôlée en lui racontant des choses. Et au début, il fallait avouer que le psychologue se contenta de le regarder bouger les lèvres sans rien écouter parce que pour tout vous dire, il n’en avait strictement rien à fiche du morveux qui lui faisait face. Puis au bout d’un moment, il fit un grand effort de volonté pour écouter un peu au lieu de faire semblant :

« Tout d’abord donc, je ne suis pas ton ainé, ayant 24 ans. A mon avis tu n’es pas beaucoup plus âgé que moi, donc va falloir qu’on se respect mutuellement. »

Ah ? Ce n’était pas un morveux ? Eh merde… Il devait se montrer responsable et respectueux envers ses collègues pour conserver son image de psychologue parfait et voilà qu’il venait de tout foutre en l’air à cause de l’autre conne de bibliothécaire…
Retenant de justesse un soupire, il écouta vaguement la suite :

« Ce qui nous amène au troisième point : mes occupations. Vois-tu, j’aimerais y retourner, malheureusement si tu continues à parler ainsi, je n’arriverais pas à avancé dans mon cours d’anglais. Le bruit et le travail ne sont donc pas compatibles. »

Putain, il était pire qu’une nana, lui ! Ce n’était pas possible de prendre autant la tête à quelqu’un et Rei s’imagina un instant en train de lui prendre la tête et de l’exploser sur le bureau jusqu’à ce que l’autre comprenne enfin qu’il ne fallait pas emmerder un psychologue énervé. Puis, il s’occuperait de l’autre conne avant de poster lui-même sa demande…
Pfiouu… Ça faisait du bien d’imaginer ce genre de choses ! Rei comprenait enfin vraiment la fonction de la Cartharsis, ça soulageait mais à un point… Vive l’imaginaire !
Mais bon, pour le moment, il fallait répondre. Bah oui, ce serait un peu impoli de sa part de continuer sa discussion avec l’autre vieille chouette sans répondre au cher professeur qui lui faisait face. Professeur d’anglais, donc ? Bouh ! Rei Dé-TES-TAIT l’anglais ! Il trouvait que cette langue n’était absolument pas esthétique et il avait l’impression de machouiller un chewing-gum dès qu’il parlait. Pas étonnant que ce crétin soit prof d’anglais. C’était une conspiration, moi je vous le dis, une conspiration contre notre pauvre psychologue qui venait d’arriver. On lui faisait croire à un paradis terrestre en le faisant accueillir par un charmant infirmier puis on lui posait une colle avec un élève hors du commun pour finalement le coincer dans une bibliothèque avec une vieille peau stupide et…et… UN PROFESSEUR D’ANGLAIS ! Beaaaaark…

Le problème, c’est que notre cher psychologue n’avait aucune idée ce qu’il allait pouvoir raconter à notre professeur adoré du coup, il décida d’utiliser la fonction phatique du discours. La fonction la plus souvent utilisée par les hommes politiques qu’on force à parler d’un sujet auquel ils n’ont aucune idée. Ils entretiennent donc un discours logomachique qui n’a aucun fond, qui ne sert strictement à rien mais qui est tourné d’une telle façon qu’on y croit tous pendant que l’homme politique peut réfléchir tout à son aise :

« Tout d’abord, excusez-moi pour cette méprise. Je vous avais pris pour un élève et donc, je vous ai manqué de respect. »

On prend un air penaud, mais pas trop non plus pour ne pas avoir l’air de se foutre de la gueule du monde et comme l’autre semble attentif aux moindres détails, on tournicotte un peu une mèche de cheveux avec un air un peu intimidé. T’es content trou du cul ou t’en reveux ?

« Ensuite, vous avez tout à fait raison. Entre adultes, nous devons nous comportez de manière responsable afin de donner un bon exemple aux élèves. »

Après, on vouvoie son interlocuteur constamment pour mettre de la distance et accentuer sur son côté poli et responsable. Tout en gardant énormément de douceur dans ses propos même s’ils n’ont aucun sens. Bon… On passe à la suite. Qu’est-ce que le psychologue pourrait lui raconter ? CONNARD SI TU VEUX BOSSER VAS-Y, LACHE-MOI LA GRAPPE ET FAIS TON PUTAIN DE COURS D’ANGLAIS A LA CON MAIS LOIN DE MOI !!! TU POLLUES MON AIR, MA VISION ET MON AUDITION !
Euh… Non. Mauvaise idée. Il faut rester pa-ci-fi-que. On garde son air poli et empli de douce mélancolie avant de continuer, un peu douloureusement mais ça, c’est pas vraiment intentionnel parce qu’il faut avouer que ça fait bien mal de se comporter ainsi :

« J’aimerais également retourner à mes occupations, voyez-vous mais… »

« C’est quoi votre livre ? » interrompit l’autre greluche.

Surpris, le psychologue se retourna vers elle, gardant son masque de douceur mais ne pouvant s’empêcher d’entre-ouvrir la bouche sous la surprise :

« Plait-il ? »

« Eh bien ? Vous êtes bouchés ou quoi ? J’en ai ras-le-bol que vous foutiez le bordel dans ma bibliothèque tous les deux alors donnez-moi le titre de votre ouvrage, je vous pris ! »

Balbutiant légèrement, Rei lui donna pour la énième fois le titre de l’ouvrage avant que l’autre ne prenne un air cruel en répondant :

« Ah celui-là… Mais je l’ai reçu depuis une semaine, monsieur. Simplement, je n’avais pas compris votre demande… »

Elle le regardait avec un air de prédatrice regardant une proie qu’elle venait d’assommer juste avant de l’achever puis lui donna le bouquin qu’il attendait depuis si longtemps avec un petit « Tenez monsieur » très ironique.
VIEILLE COOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNE !!!!!!!!!!! Des larmes de soulagement et aussi et surtout de colère pointèrent aux bords de ses yeux tandis qu’il se forçait à garder une mine aimable en répondant d’un ton contrôlé qui trembla pourtant un peu, pire, il se sentit rougir :

« Merci beaucoup, mademoiselle. »

AH LA SALOOOOOOOOPE ! COMMENT AVAIT-ELLE OSE SE FOUTRE DE SA GUEULE COMME CA ? Rei se sentait trahit, impuissant et terriblement honteux de ressentir tout ça à la fois mais il se tourna vers son collègue avant de lui faire son plus beau sourire tout en essayant de retenir ses larmes de colère, toujours rouge :

« Alors le problème est réglé. Au revoir, monsieur et désolé pour le dérangement. »

Et il se dirigea en direction de la porte pour retourner tranquillement à son bureau afin d’exploser une ou deux balles pour déstresser en traitant de tous les noms cette bibliothécaire stupide qui venait de lui faire perdre de son précieux temps… Sauf si un des deux trouvait quelque chose à y redire…

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» HOKURA Mazashi [Non Fini]